Des Gens et des Faits 9e partie

“LES SACRIFICES...”

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Taos M’HAND Publié 28 Janvier 2022 à 15:52

Résumé : Farid finit par s’installer chez Maya. Il ne fait aucun effort pour s’entendre avec ses belles-filles. Il devient leur bourreau et s’en prend à Maya. Celle-ci est très remontée après lui. Quitte à y laisser la vie, plus jamais il ne s’en prendra à ses filles.

Farid ne se souvient plus de ce qu’il a fait. Le temps juste de quelques secondes. Quand Maya s’écroule de tout son poids sur le carrelage, tout lui revient et il panique, regardant autour de lui. Lorsqu’il croise les regards apeurés de Lisa et de Maria, il lève la main comme pour les frapper mais un gémissement l’arrête. Maya souffre. Il aperçoit du sang.
- Si on ne les avait pas gardées, tu ne serais pas dans cet état !, lâche Farid en la tirant hors de la salle de bain. Maya ? Maya ?
Farid lui tapote les joues mais elle est toujours sans réaction. Il se presse de l’emmener à l’hôpital le plus proche. Un médecin s’est vite occupé d’elle. Un gynécologue l’assiste et décide de l’opérer. Maya était trop faible pour supporter une délivrance naturelle. Farid ne la quitte pas, la suivant au bloc opératoire où elle a été emmenée. Il reste dans le hall, faisant les cent pas en attendant la fin de l’intervention.
Les trois heures lui ont paru une éternité. Il s’en veut à mort d’avoir levé la main sur elle. Quand il voit son visage blafard, ces yeux creusés par la fatigue, il se demande si elle s’en sortira. Mort d’inquiétude, il s’en va trouver le médecin de garde.
- Quand va-t-elle revenir à elle ?
- Dès que l’anesthésie n’aura plus d’effet sur elle. Que lui est-il arrivé ?
- On s’était querellés, répond Farid, honteux.
- Juste querellés ?, insiste le médecin.
- Je l’ai un peu secouée. Je sais que je n’aurais pas dû. Est-ce qu’elle va s’en sortir ?
- Oui, mais avec quelques séquelles. Vous avez vu le bébé ?, demande le médecin.
- Non. 
Le médecin le conduit à la chambre qui servait de nurserie. Une infirmière s’occupait du bébé. Farid dissimule un soupir en voyant le petit bout de vie que Maya a porté durant des mois. Il le trouve laid, et ne se sent même pas ému en sachant que c’est son fils. Depuis toujours il n’aimait pas les petits. Jamais il ne s’était imaginé père. Et dans ces conditions. 
- Il faudra lui apporter le nécessaire, lui demande-t-elle, pour la changer et le nourrir. 
- Je reviendrais tout à l’heure, répond-il. Mais. 
Farid reste bouche bée quand elle lui tend le bébé. Il n’en a jamais pris de toute sa vie. Ce n’est pas maintenant qu’il le fera.
- Vous ne voulez pas le voir ?, s’inquiète-t-elle les bras tendus vers lui.
- Non. Je suis pressé. Une autre fois. 
Il part presque en courant, comme s’il craignait qu’elle ne le rattrape dans le couloir. Quand il trouve ses belles-filles à la maison, et qu’il se rappelle qu’elles sont à l’origine de ce qui vient d’arriver, il pousse un soupir. Elles méritent de mourir. Si Maya avait accepté de les confier à sa mère, il n’y aurait pas eu de problèmes. Leur bonheur aurait été parfait. 
- Hors de ma vue !
- Maman ? Où est-elle ? Comment va-t-elle ?
- À l’hôpital. À cause de vous, répond-il. Elle a failli mourir. 
- C’est de ta faute, se défend Lisa. On n’y est pour rien !
Abattu par cette journée éprouvante, Farid la laisse dire et va s’étendre dans la chambre pendant quelques minutes. Un temps suffisant pour se mettre les idées au clair. Quand il sort de la chambre et se rend à la cuisine pour prendre du café, il remarque que la maison est très silencieuse. Il fait le tour de chaque pièce mais ne trouve pas ses belles-filles. Il cherche dans le jardin et se met à les appeler dans la rue. Mais personne ne lui répond. Lisa et Maria sont parties. Elles doivent être très loin. Mais où ?
 

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