Des Gens et des Faits 29e partie

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 04 Mai 2021 à 18:15

Résumé : Alors qu’elle travaille dans une agence d’import-export, Zeliha voit un jour arriver Ziya. Ce dernier est surpris de la rencontrer et l’invite le soir même à dîner, avant de l’emmener danser. Elle est heureuse et se sent de plus en plus attirée par lui. Elle s’en veut aussi, parce qu’il est déjà pris et surtout il est le mari de sa propre cousine.

Parfois l’espoir renaissait en moi. Je me disais alors que Ziya n’était pas indifférent à ma sensibilité et à ma beauté. Je revoyais alors ses regards furtifs, ses gestes élégants, sa courtoisie et ses petites attentions envers moi.
Il m’avait offert des fleurs lors de notre dîner, et cela m’avait énormément touchée. J’adorais les roses, et il en avait acheté tout un bouquet varié qui embauma ma chambre des jours durant.
Chaque nuit, j’humais ce parfum si odorant et si romantique, qui m’aidait à fantasmer. J’imaginais que j’étais mariée à Ziya, que j’étais la mère de ses enfants et que chaque jour qui passait je l’aimais davantage et me languissais de ses absences.
Ziya revient un matin. Il pousse la porte de mon bureau, et je retrouve l’homme élégant et très séduisant qui faisait battre mon cœur.
Lorsqu’il m’embrassa sur les deux joues, je sentis son parfum et me promettai de lui en demander la marque, non pas pour le lui offrir en cadeau, mais pour l’acheter et inonder mes oreillers. 
Ainsi, chaque soir qui passerait je le sentirais un peu plus auprès de moi.
Cette fois-ci, il m’avait ramené quelques souvenirs d’Algérie, ainsi que des gâteaux préparés par Aziza.
J’en étais touchée. Aziza avait deux enfants sur les bras, mais avait trouvé le temps de me confectionner des douceurs.
Ziya sourit. Oui, sa femme trouvait toujours le temps de cuisiner et de préparer des gâteaux. Elle adorait la cuisine, et l’art culinaire n’avait pas de 
secrets pour elle. 
Savait-elle qu’il m’avait rencontrée ?
Il secoue la tête. Non… Mais il lui avait appris juste avant son deuxième voyage qu’il allait me rendre visite car je travaillais dans une agence de Transit.
Qu’avait-elle répondu ?
Elle n’avait rien trouvé à redire. Elle était plutôt préoccupée par son état. Un troisième enfant était en route (Nafissa) et elle en était contrariée, car la petite n’avait pas encore deux ans.
Un accident de parcours, me dit Ziya avec son sourire charmant. 
Je tente de prendre un air dégagé pour lui dire qu’il était heureux d’avoir une telle famille. Une femme aimante, de beaux enfants… Quant à cet… cet accident de parcours, je pense que c’était un peu tiré par les cheveux, car au fond je savais qu’il voulait une nombreuse progéniture pour prendre plus tard sa relève, ou du moins propager son nom et hériter de ses biens.
Il me dévoilera alors qu’il avait contacté Alibey pour acheter des magasins en Turquie. Sa fortune était maintenant assez solide, et il pensait investir dans le commerce de tissus en collaboration avec Fatten.
Allait-il s’installer en Turquie ?
Non, l’idée du commerce était bonne, mais quitter l’Algérie où il est né pour s’installer à Istanbul ne l’avait pas effleuré. D’ailleurs, Aziza en sera contre.
Il soupire, puis m’adresse un beau sourire.
- N’aimerais-tu pas travailler 
pour moi ? Je te promets un salaire motivant, un appartement et d’autres avantages.
- Travailler pour toi ?
Il sourit encore.
- Oui, tu es instruite, cultivée et tu as assez voyagé pour connaître les ficèles du marketing. Tu seras une bonne représentante commerciale.
- Une représentante commerciale ? Où ça ? Je ne te suis pas, Ziya. 
Son sourire s’accentua.
- Eh bien, au début tu t’installeras à Istanbul, qui sera notre port d’attache, puis une fois les affaires lancées, tu voyageras pour proposer nos produits, les vendre ou les échanger contre d’autres. Nous allons faire en sorte d’avoir des représentants dans quelques pays méditerranéens et asiatiques. Istanbul en sera la plaque tournante. Ce boulot me semble taillé sur mesure pour toi qui aimes le contact, la communication et les voyages.
Je n’en croyais pas mes oreilles. 
Travailler pour Ziya ! Le rencontrer plus souvent, le sentir plus présent et gagner ma vie, tout en me sentant le pilier principal de ses affaires en Turquie. 
Je serais en quelque sorte aussi sa confidente.
- Alors ? 
- Heu… Je suis confuse, Ziya. Ta proposition m’enchante, mais... mais j’aimerais y réfléchir.
- C’est tout à fait légitime. Prends tout ton temps. Et puis, si tu as d’autres propositions ou des questions à poser, n’hésite pas.
- Heu... J’aimerais juste savoir si Fatten est d’accord. S’il va lui aussi participer aux voyages et à aux prospections commerciales ?
Il hausse les épaules.
- Fatten sera mon associé. Il voyage déjà beaucoup pour ses propres affaires ; il sera plutôt enchanté de se voir déchargé de certaines tâches. Je vais discuter avec lui pour aplanir quelques transactions et faciliter le troc des marchandises de luxe. J’ai des relations dans le monde entier, et je pense qu’il vaudrait mieux solliciter les services d’une femme pour la représentation commerciale (il me fait un clin d’œil taquin). Les femmes savent négocier et tombent souvent sur de bonnes affaires.

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