Des Gens et des Faits 39e partie

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 18 Mai 2021 à 09:40

Résumé : Zeliha est embarrassée. Si la raison lui dicte la prudence, son cœur s’emballe et bat pour Ziya. Ce dernier tente de la séduire, aux dépens de la stabilité de sa famille. Un premier geste prouve à Zeliha qu’il n’attendait qu’un signe d’elle. À ce moment précis on entend quelqu’un venir.

Je recule davantage au fond de la chambre et me cache dans l’ombre d’un paravent. Aziza venait de rentrer. Elle ne savait pas encore que son mari était là et venait sûrement prendre de mes nouvelles. Ziya s’était emparé de ses affaires, avant de se cacher derrière la porte, alors qu’elle venait de l’entrouvrir. Elle jette un regard circulaire dans la chambre, puis me repère, alors que je quittais ma cachette.
- Zeliha ? Comment te sens-tu ?
Je déglutis, alors que mon cœur battait la chamade. Puis je m’entendis 
répondre :
- Cela va beaucoup mieux. Ma migraine n’est plus qu’un mauvais souvenir. Je viens de me lever. Je... Je vais m’habiller pour m’occuper des enfants.
Elle secoue la tête.
- Laisse tomber les enfants pour ce soir. Ils sont assez fatigués pour aller au lit plus tôt qu’à leur habitude. Nous allons avoir la soirée pour nous deux.
- Très bien. Je te rejoins au salon dans un moment, Aziza.
Elle referme la porte derrière elle, et Ziya sort de sa cachette. J’avais eu la peur de ma vie.
Il s’approche alors de moi et me retient au moment où je m’effondrais sur mon lit. Le contact de ses mains sur ma peau provoque une décharge électrique. Je m’accroche alors à son cou, et le monde disparaît autour de nous.
Je ne sais pas si j’ai pu ressentir un quelconque remords à ce moment-là. J’étais tellement heureuse que je ne pensais qu’aux étreintes de Ziya. Le rêve 
devenait réalité.
Ziya était sorti discrètement de ma chambre et avait contourné le jardin pour rentrer au salon par la grande porte-fenêtre, faisant comme s’il venait d’arriver. Aziza n’avait vu que du feu. Elle courut au-devant de lui et se jeta à son cou, alors que je me tenais sagement dans un fauteuil.
Je sentis un pincement au cœur, quand je vis le bras de Ziya se refermer sur sa taille. Dire que c’était moi qui était dans ses bras il y a quelques minutes à peine ! Je me sentis certes coupable envers Aziza, mais le cœur a ses raisons...
Au dîner, j’évite de trop regarder Ziya. Je me hâte de terminer de manger, avant de m’excuser, prétextant une grande 
fatigue pour me retirer dans ma chambre et de fermer cette fois-ci la 
porte à clé.
Le lendemain, et sans prévenir qui que ce soit, je rentre à Istanbul.
Ziya m’y rejoindra une semaine plus tard. Il était dans tous ses états. Aziza s’était bien sûr posé des questions quant à mon départ hâtif, qu’elle qualifiera de fuite. Lui, par contre, avait compris les raisons de cette escapade et était venu s’excuser de ce qui s’était passé.
- Je ne voulais pas en arriver là, crois-moi, mais tu étais si désirable dans ce déshabillé saumon… Si mignonne…
Je demeure interdite. C’était donc juste un désir de sa part. Ziya avait eu dans la vie tout ce qu’il désirait, et moi j’en 
faisais partie.
Il s’approche de moi et me prend par les épaules.
- Tu es une femme avisée, Zeliha, une autre à ta place aurait pu me créer des ennuis. Elle m’aurait fait chanter, avant de tout avouer à ma femme. Mais toi tu as préféré partir et t’éloigner de la 
maison.
Je prends une longue inspiration avant de répondre :
- Je ne pouvais plus supporter le regard d’Aziza. Tu étais présent, et Dieu seul sait si je pouvais résister à l’envie de t’approcher, de te frôler ou, à la rigueur, de te dévorer des yeux. Cela aurait provoqué le déluge. Aziza est tellement 
méfiante, tellement douteuse…
Il hoche la tête, avant de m’interrompre :
- Oui. Je sais qu’elle pensait que j’avais une relation extraconjugale et qu’elle t’avait fait appel pour enquêter sur moi.
Je hausse les épaules.
- Tu n’avais aucune relation avec d’autres femmes. Je ne pouvais que le constater.
- Mais tu étais prête à t’engager dans cette aventure et à m’accompagner pour t’informer sur mes fréquentations 
galantes.
Je souris.
- Disons que c’était plus pour me rassurer moi-même.
Il ouvrit de grands yeux. 
- Oui. C’était pour me rassurer moi-même, repris-je. Je voulais avoir le cœur net et m’assurer que tu ne fréquentais pas d’autres femmes.
- Je ne comprends pas, Zeliha. Tu étais à Istanbul et tu…
- Certes, j’étais à Istanbul. Je ne me doutais de rien, car je savais que tu aimais follement Aziza. Tu es trop épris de ta femme, Ziya, pour regarder une autre. Mais les soupçons de cette dernière ont réveillé un démon en moi. Je... Je me sentais concernée par toutes tes relations féminines, au point de vouloir rester auprès de toi et de t’accompagner lors de tous tes déplacements.
Il fronce les sourcils et s’approche encore de moi. Je sentais sa respiration sur mon cou et ses mains qui se baladaient nerveusement sur mon corps.
- Tu es amoureuse de moi, Zeliha, n’est-ce pas ?

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