Des Gens et des Faits 60e partie

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 11 Juin 2021 à 18:03

Résumé : Nous rejoignons le reste de l’équipe à Izmir. Le voyage m’a fatiguée, mais je me suis rendu compte que mon état nerveux en était la cause. Mon cousin, par contre, semblait en forme. Au petit matin, il n’était en vue nulle part, alors que je m’apprêtais à prendre un bain de soleil.

J’enfile hâtivement un maillot de bain sous une longue tunique en coton que j’avais achetée la veille à notre arrivée à Izmir et m’empresse de descendre à la plage. J’étais décidée à profiter du soleil au maximum pour cette journée, car en début de soirée nous devrions quitter Izmir pour une autre destination.
La ville était très jolie et affichait encore les couleurs de l’été. Les touristes n’arrêtaient pas d’affluer, et je fus charmée par l’organisation infaillible des agences de voyages, qui proposaient des itinéraires variés à des prix très abordables.
J’aurais aimé pouvoir rester davantage à Izmir, car je me sentais renaître et débordante de vitalité devant toute cette animation aquatique qui promettait. Des yachts étaient ancrés non loin de la grande plage, et des guides proposaient des balades en mer.
J’étale ma serviette sur le sable avant de m’y allonger, tout en me demandant où était passé Djamil. 
Je m’enduis le corps d’huile solaire et me rallonge en tentant de faire le vide en moi. Mais mon cerveau se remet en branle.
Zeliha revient dans mes pensées et je repense encore à sa lettre. Je soupire. Que je sois amoureuse ou pas, Djamil me plaisait. Je devrais songer à faire ma vie et à construire mon avenir. Je connaissais assez mon cousin pour savoir que je ne serai pas malheureuse en l’épousant. Djamil aimait la vie, se cultivait, voyageait et adorait discuter avec moi des livres qu’il avait lus ou des villes qu’il avait visitées. À maintes reprises déjà, il m’avait proposé de l’accompagner dans ses voyages, mais j’avais toujours était un peu réticente. J’aimais sa compagnie, mais j’avais peur de lui. Et maintenant je n’en comprenais que mieux les raisons. Au fond de moi-même, je n’étais pas indifférente à ses sourires et à ses attentions.
Je porte une main à ma bouche : j’étais amoureuse de Djamil !
La découverte me fera redresser sur mon séant. J’enlève mes lunettes et me met à scruter l’horizon. 
Que cherchais-je donc ? Une confirmation à cette réalité qui venait de me frapper ? 
Je regarde dans la foule pour chercher Djamil. Pour une fois, il m’avait abandonnée à mon sort, alors que d’habitude il se collait à mes basques.
Était-il sorti acheter quelques souvenirs pour la famille ?
Je me rallonge sur ma serviette et remets mes lunettes tout en me disant que je devrais plutôt bien réfléchir avant de m’engager dans la longue aventure du mariage.
Zeliha était formelle. Je devrais franchir le pas et saisir mon bonheur. Je devrais choisir ma robe de mariée avant de rentrer à la maison et, pour cela, je ne devrais pas oublier de prendre rendez-vous dans ce magasin de haute couture à Istanbul.
Je savais qu’on allait encore visiter quelques villes du littoral avant de revenir dans la capitale turque pour rentrer au pays.
J’avais dû m’endormir, car lorsque j’ouvris mes yeux je sentis tout mon corps me brûler. Je me relève péniblement pour constater que j’avais des rougeurs au niveau de mes deux jambes et que mes épaules et mes bras étaient tout chauds. J’avais aussi très faim et me disais que l’heure du déjeuner avait dû être dépassée.
Je passe un gel frais sur mon corps pour en atténuer les picotements et jette un coup d’œil à ma montre : 14h30.
Je me lève et ramasse ma serviette pour rentrer à l’hôtel où je me rends directement au restaurant.
Je commande un hors-d’œuvre varié et un ragoût de pomme de terre. Dans la grande salle à manger, archicomble à cette heure du jour, des gens déjeunaient tout en discutant de tout et de rien. Leur voix et leurs éclats de rire rendaient l’atmosphère plus gaie. Ce qui me détendit instantanément.
Je demande un dessert et du café, avant de me remettre à scruter les alentours pour chercher Djamil. Comme il n’était en vue nulle part, je décidai de demander de ses nouvelles à la réception. Peut-être était-il encore dans sa chambre.
Son portable ne répondait pas. J’avais déjà essayé à maintes reprises de le joindre. En vain.
Mon déjeuner terminé, je me lève et me rends au bureau d’accueil où on me dira que Djamil était sorti très tôt ce matin et qu’il n’était pas encore 
revenu.
La clé de sa chambre accrochée au tableau au dessus du grand comptoir confirmera les dires de la réceptionniste.
Je sens l’inquiétude me gagner. Djamil ne pouvait partir nulle part sans m’avertir. Je ne pouvais pas comprendre ce revirement. Avait-il reçu un coup de fil urgent ? Même dans ce cas, il aurait pu au moins m’avertir qu’il allait s’absenter.
Je remonte dans ma chambre pour prendre un bain et m’habiller. Je mets la télé pour me distraire, mais je ne peux suivre aucun programme. Mon cerveau refuse de se concentrer, et je me sens anxieuse.

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