Des Gens et des Faits 108e partie

MERIEM

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Yasmina HANANE Publié 21 Octobre 2021 à 08:44

Résumé : Amar rejoint ses enfants au village pour passer quelques jours de vacances. Comme de coutume, il est toujours reçu avec bonheur par les villageois. Aïssa commence à connaître son père et le comprend beaucoup mieux. Meriem lui apprend qu’il s’était rendu auprès d’Ali le berger qui est souffrant.

Meriem soupire.
- Pauvre Ali. Il vient d’adopter un enfant, et Daouia est tellement heureuse de voir un de leurs rêves se réaliser enfin. 
- Papa voudrait les aider. Ali doit se faire opérer.
- Oui Aïssa. Papa aura beaucoup de chagrin si quelque chose lui arrive.
- Espérons que non.
Il saute sur ses pieds et endosse sa veste avant de pincer la joue de sa sœur.
- Et toi ? Où étais-tu donc passée tout l’après-midi ?
Elle rit.
- J’ai accompagné Taos chez elle. Regarde ce qu’elle a fait pour moi.
Elle tourne sur elle-même pour exposer à Ali la jolie écharpe à frange qu’elle porte sur ses épaules.
- C’est joli, n’est-ce pas ?
- Wow ! Je trouve ça chouette.
- Taos a un goût artistique très sûr et sait marier admirablement les couleurs. J’adore ce qu’elle fait. 
- Oui, je l’aime bien, moi aussi.
Il sourit.
- Je vais lui demander de me préparer un gâteau aux œufs pour ce soir. J’en raffole.
Meriem le chatouille.
- Toi, tu ne penses qu’à manger.
Il rit.
- Il n’y a rien de meilleur au monde que la nourriture, ma chère sœur.
Dehors, le soleil brille et l’air est très doux. Après les grandes chaleurs de l’été, l’automne commence à s’installer, et il sera bientôt temps de penser à rentrer à Paris. Aïssa sait que son père a prolongé son séjour à cause d’Ali, mais qu’il ne va pas tarder à leur demander de boucler leurs bagages.
Il le retrouve chez le vieux berger. Daouia essuit ses yeux rougis pour le recevoir. Aïssa, un peu confus de tomber tel un cheveu dans la soupe, allait s’excuser et partir, mais elle le retient.
- Entre, mon fils, sois le bienvenu. Nous sommes entre famille, tu ne nous déranges pas. 
Aïssa s’avance et remarque le petit garçon adopté par le couple qui joue dans la grande salle. Il lui sourit en s’approchant de lui. L’enfant lui prend la main pour lui montrer son jouet. Aïssa lui caresse les cheveux avant de le prendre dans ses bras.
- Papa est sûrement là, lance-t-il en rencontrant le regard de Daouia.
- Oui. Il est avec Ali. 
Elle déglutit et deux longues larmes roulent sur ses joues.
- Ali est au plus mal. Je crains pour lui.
Aïssa dépose l’enfant.
- Ne dis pas ça, tante Daouia. Papa m’a dit que Da Ali avait pris froid et qu’il lui faudra du repos et des médicaments. Il voudrait l’hospitaliser.
- Non. Non. Je ne veux pas qu’on l’hospitalise.
- Pourquoi donc ? Il a juste besoin de quelques soins. 
Elle secoue la tête.
- Non. Je... J’ai peur.
Elle ne termine pas sa phrase et se remet à pleurer. Amar sort de la chambre d’Ali au même moment.
- Cesse de pleurer, Daouia. N’attire pas les malheurs sur nous. 
- Loin de là, Si Amar mon frère. Mais j’ai sincèrement peur pour Ali.
- Allons, allons ! Ali est bien plus robuste qu’on ne le pense. Il sera vite sur pied. Tu verras que ce n’est qu’un mauvais moment à passer pour vous deux.
Il regarde le petit garçon qui court d’un bout à l’autre de la pièce, avant de poursuivre :
- Maintenant que vous avez ce petit chenapan avec vous, vous devriez plutôt penser à un meilleur avenir. Je vais veiller à ce que vous ne manquiez de rien.
Il prend quelques billets dans sa poche et les lui tend. Elle tente de repousser sa main, mais il insiste :
- Prends, Daouia. J’aimerais tant pouvoir soulager ta peine.

 


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