Des Gens et des Faits 142e partie

MERIEM

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Yasmina HANANE Publié 30 Novembre 2021 à 09:05

Résumé : Une fois au village, M’hamed décide de rejoindre sa famille adoptive. Meriem tente de le retenir plus longtemps auprès d’elle. Le jeune homme refuse. Il compte passer tout le week-end auprès de ses parents. Il n’aimerait pas qu’ils se sentent délaissés.

Meriem tente de se justifier :

- Je ne te demande pas de les délaisser. Heu... Je voulais juste te 
rappeler…
- Que tu es ma mère et que j’ai mis des mois à tenter de t’approcher. Les circonstances de nos retrouvailles ne sont pas fortuites. Comme le disait khalti Taos, le destin se manifeste à chaque fois sous des angles différents. Voyons, mère, je ne vais pas te quitter maintenant que je t’ai retrouvée, mais je ne pourrai pas non plus renier mes parents adoptifs. 
Il se saisit de son sac à dos et tourne les talons en lançant :
- Je passe le week-end avec ma famille.
Meriem le suit des yeux, alors qu’il referme la porte d’entrée derrière lui. Personne au village ne connaît la vérité telle qu’elle est. Les parents adoptifs de M’hamed furent sidérés d’apprendre qu’il a retrouvé sa mère et qu’il compte maintenant parmi les membres de la famille de Meriem. Mais M’hamed leur fera savoir qu’il ne compte pas trop s’enchaîner à des considérations qui dépassent tout entendement. Il voulait retrouver la femme qui l’avait mis au monde. Et c’était tout. Il va bientôt terminer ses études supérieures et ressent de plus en plus le désir de s’installer sous d’autres cieux. 
Tahar et Yamina gardent le silence devant ses révélations. Il ne leur a pas avoué, bien entendu, qu’il venait de donner un rein à Taos et qu’il lui a sauvé la vie. Il se sent libre dans ses agissements. Sa vie lui appartient. Le passé ne compte plus pour lui. Seul l’avenir importe.
Le week-end passe. Houria est revenue à la ferme. Elle a une mauvaise toux et s’est rendue chez une guérisseuse pour se soigner. Meriem lui propose de consulter un médecin, mais elle refuse. Taos s’est levée et a fait le tour de la propriété avec les enfants. Elle se sent beaucoup mieux, mais n’est plus apte à s’occuper de l’entretien de la maison comme autrefois. Daouia prend la relève. Amar va peut-être venir pour le ramadhan. Meriem se met à réfléchir. Comment allait-elle lui présenter M’hamed ? Elle s’en ouvre à Taos, qui lui demande de la laisser faire. 
Les jours et les semaines passent. Meriem a repris son travail. M’hamed est retourné à la cité universitaire. Il a décroché de bonnes notes à ses examens et s’apprête à préparer un diplôme d’études approfondies. Malgré l’insistance de Meriem pour le garder à la maison, il a refusé, mais revient régulièrement voir ses jeunes demi-frères et passer d’agréables moments avec sa mère et Hakim. 
Un soir, le téléphone sonne. C’est Taos, qui les appelle pour leur apprendre que Houria vient de mourir. Meriem reçoit un choc. Sa belle-mère n’a pas été tendre avec elle, mais a marqué sa jeunesse. Elle ne conçoit pas la ferme sans elle. Malgré sa langue pendue, Houria avait sa place dans la famille. Elle était aussi la mère de son jeune frère Aïssa. La jeune femme verse de longues larmes. Hakim lui propose de se rendre immédiatement au village ; ils prennent la route avec M’hamed et les enfants. Ils roulent en pleine nuit et sont surpris à leur arrivée à la ferme de retrouver Amar ! Ce dernier est arrivé la veille sans tambour ni fanfare. Aïssa l’a accompagné. Il est triste pour sa mère. Personne ne lui avait dit qu’elle était malade. À ses dernières vacances passées à la ferme, elle se portait bien. On tente de le consoler. L’heure du grand départ avait sonné pour elle,et personne n’y peut rien. On enterre Houria dans le cimetière familial auprès de sa fille Ghania. Amar ne semble pas trop affecté, mais on sent qu’il a le cœur gros. Quelque chose le préoccupe. À son retour du cimetière, il demande à Meriem de le rejoindre seule dans sa chambre. Ils s’enferment durant de longues heures. Lorsqu’ils en ressortent, ils ont tous les deux l’air calme et serein. Amar s’avance vers M’hamed qui se tenait auprès de Taos au salon et à l’écart de la foule. Sans dire un mot, il attire le jeune homme vers lui et le serre dans ses bras. Aucune expression ne peut décrire ce que ressentent les deux hommes. Taos s’essuie les yeux et Meriem lui entoure les épaules, avant de laisser couler ses larmes. Enfin, elle peut respirer d’aise. Désormais, Amar saura remettre les pendules à l’heure et gommer les affres du passé. N’est-ce pas qu’il est le grand-père de ce jeune homme que toutes les filles du village convoitent ? Mais pour ne pas susciter la curiosité des villageois et remuer les cendres douloureuses du passé, on décide de garder le secret dans la famille. M’hamed accompagne son grand-père en France et retrouve en Aïssa un ami et un confident.

 


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