Économie Produits pétroliers

Attar dévoile le coût réel du carburant

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Youcef SALAMI Publié 19 Février 2021 à 23:21

Abdelmadjid Attar, ministre de l’énergie. © D. R.
Abdelmadjid Attar, ministre de l’énergie. © D. R.

Intervenant lors d’une session plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions  orales,  ce  jeudi,  le  ministre  de  l’Énergie,  Abdelmadjid   Attar, a indiqué que “le coût de production réel des carburants  s’établit  à 66,10 DA le litre pour l’essence normale, à 61,93 DA le litre pour le super, à 65,41 DA pour le sans plomb et à 22,37 DA le litre de gasoil”. 

C’est la première fois que le gouvernement révèle le prix  de revient exact des carburants.  Le  différentiel entre le prix payé à  la pompe et  le coût de revient est supporté par l’État sous forme de subventions allouées à Sonatrach.

Cette réalité a été évoquée par Abdelmadjid Attar qui a rappelé que  les prix des carburants au niveau des stations-service sont “beaucoup  plus bas que les coûts de la production, et ce, grâce à la politique de subventions”. 

L’écart entre le coût de revient du produit raffiné et son prix à la consommation étant  important,  les  plateformes  de  raffinage  ne  dégagent  que  de  faibles marges. Dans une déclaration récente faite à Liberté, Ali Kefaïfi, expert pétrolier, a expliqué que “dans les raffineries simples (c’est le cas des nôtres), les marges de raffinage doivent varier entre 3 et 5 dollars/baril”. “Or, dit-il, elles sont en deçà de ce niveau, plongeant même en zone négative”. 

Dans de pareilles situations, recommande-t-il, il y a nécessité de “reconfigurer le système des subventions de façon à ne pas affecter les ménages aux bas revenus, mais à préserver l’intérêt économique des raffineries”. 

L’approvisionnement en carburants est assuré par les raffineries d’Alger, d’Oran, de Skikda et d’Arzew avec une capacité de production annuelle de “10,5 millions de tonnes, soit 2,1 millions de tonnes d’essence et 8,4 millions de tonnes de gasoil”. Des chiffres fournis par le ministre de l’Énergie à l’occasion de la session du Sénat. 

La consommation nationale quant aux carburants a atteint l’année dernière “12,5 millions de tonnes, à savoir 3,3 millions de tonnes d’essence et 9,2 millions de tonnes de gasoil”, a-t-il rappelé. Comme on peut le constater, elle était en baisse.

La pandémie de coronavirus en est la principale cause. Mais au cours de la dernière décennie, la consommation de carburants a explosé, passant de “11,3 millions de tonnes en 2010 à 14,4 millions de tonnes en  2019”, comme le note le ministre de l’Énergie. Celui-ci a indiqué que “face à cette tendance haussière, l’État a dû se tourner vers l’importation des carburants”. Une importation qui a atteint son pic “en 2013, avec 4,3 millions de tonnes pour une facture de 4,3 milliards de dollars”, a-t-il précisé. 

Attar impute cette hausse au “programme de réhabilitation de la raffinerie du nord du pays”. Le coût moyen de l’essence sans plomb importée (TTC) est de “105,6 DA”, a-t-il détaillé, ajoutant que l’importation du gasoil est “beaucoup plus coûteuse que sa production localement”. L’Algérie demeure parmi les pays enregistrant les plus bas prix de carburants, elle occupe la 9e place au niveau mondial pour l’essence et la 5e pour le gasoil.

 

Youcef SALAMI

 

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