Économie FERMETURE DE PORTS SECS

De lourdes retombées financières et économiques

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Meziane RABHI Publié 19 Mai 2021 à 23:50

© D. R.
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La Fédération patronale des transports et de la logistique  évoque des  conséquences désastreuses en termes d’emplois et de pertes financières après la fermeture des ports secs.

La décision de fermer les ports secs, prise par les pouvoirs publics, induit un impact lourd sur le secteur. C’est du moins ce qui ressort d’un document de la Fédération patronale des transports et de la logistique (SPC Translog), affiliée à la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), qui évoque des conséquences désastreuses en termes d’emplois et de pertes financières.

La fédération rappelle que le directeur général des Douanes a pris, le 28 mars 2021, “de manière unilatérale la décision de fermer 16 entreprises nationales, publiques et privées, qui existaient depuis plus de 15 années pour les plus anciennes”. Cette décision, affirme la SPC Translog, “ne fut ni étayée ni argumentée officiellement”, alors que des investissements estimés à plus de 260 millions de dollars, dont 80 milliards en devises, ont été consentis pour la réalisation de ces plateformes logistiques.

Selon la Fédération patronale des transports et de la logistique, cette mesure de fermeture de ces entreprises a engendré la mise au chômage de 3 000 travailleurs employés dans les ports secs et la perte d’emploi indirect de plus de 10 000 personnes, entre transporteurs routiers, personnels des sociétés de sécurité, transitaires, etc. La fédération évoque, également, la mise à mort d’une quinzaine de sociétés de groupage/dégroupage des marchandises qui emploient plus de 300 personnes.

La SPC Translog pointe, également, l’impact sur le taux de fret. “Dès l’annonce de la fermeture des ports secs, les grands armateurs de containers ont décidé de réduire leur volume de transport sur l’Algérie de 30%, voire de 50% pour certains”, soutient la fédération.

Cela a pour conséquence de réduire l’offre de transport sur l’Algérie, d’où une augmentation des taux de fret “qui culminent à des niveaux jamais atteints”. Le prix du container de 40 pieds ordinaire pour son transport d’Asie coûtait environ 3 000 dollars sur l’Algérie avant la pandémie. Ce prix a atteint 12 000 dollars à partir d’août et septembre 2020. Les coûts ont commencé à décroître en janvier 2021 pour baisser en février-mars à près de 7 500 dollars de Chine sur l’Algérie.

Depuis avril dernier, les prix sur l’Algérie sont repartis à la hausse. “Même en acceptant de payer 2 fois le prix, les opérateurs nationaux ont du mal à trouver des armateurs pour leur acheminer leurs containers de 40 pieds”, se désole la fédération. Pire, ajoute-t-elle, “il n’est plus possible pour les opérateurs nationaux qui importent d’Asie de pouvoir trouver des espaces sur navires pour leurs containers, même en mettant 3 fois le prix, c’est-à-dire 16 000 dollars et plus par container de 40 pieds”. Selon la SPC Translog, l’Algérie est qualifiée de “piège à containers” par les armateurs.

La fédération note qu’entre 12 000 et 18 000 containers, appartenant aux industriels emprisonnés, “sont piégés” depuis deux ans dans les ports secs et les entreprises publics sous douane. Ces containers renferment plus de 20 000 véhicules en pièces détachées, entre camions, bus et véhicules de tourisme.

La Fédération patronale fait état, aussi, de l’augmentation des surestaries containers et navires, et avance des chiffres qui donnent le tournis au moment où les pouvoirs publics tentent d’enrayer l’érosion des réserves de change. 450 millions de dollars vont être transférés en 2021 au titre des surestaries containers, estime la SPC Translog, en hausse de 200 millions de dollars par rapport l’année dernière.

Concernant le transfert de surestaries navires à travers l’augmentation des coûts du fret maritime pour les marchandises en provenance d’Asie et qui représentent environs 30% des importations de l’Algérie, la fédération parle d’une hausse estimée à 1,2 milliard de dollars. “Au plan financier, plus de 1,5 milliard de dollars vont être payés”, est-il souligné. La SPC Translog évoque, par ailleurs, les conséquences sur les marchandises dangereuses et sur les importations de médicaments.

“Avec la fermeture de ces plateformes, les armateurs ont décidé de ne plus charger de containers à température dirigée sur l’Algérie”, constate la fédération, évoquant le risque d’une pénurie de médicaments dans les semaines avenir. 
 

Meziane RABHI

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