Économie Secteur des hydrocarbures

Déclin continu de la production

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Youcef SALAMI Publié 13 Février 2021 à 23:13

© D. R.
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La production nationale d’hydrocarbures n’arrive toujours pas à reprendre de la vigueur. Et cela se répercute forcément sur les exportations. La production de pétrole est passée de 2 millions de barils par jour en 2005 à 1,5 million en 2014.

Celle du gaz  est  passée  de  88  milliards  de  mètres  cubes  en  2005  à  78 milliards en 2014. Et cette tendance à la baisse continue. Selon le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, l’Algérie a exporté, en  2020, pour  13,2 milliards de dollars de pétrole et 7 milliards  de  dollars  de  gaz, soit  un  total  de  20,2 milliards de dollars (recettes tirées des hydrocarbures).

En volume, les  exportations  ont  atteint, en 2020, 937 000 barils par  jour de pétrole  et  40  milliards  de  mètres  cubes  de  gaz  (…),  a-t-il  détaillé.   Les exportations englobent 677 000 barils par jour de pétrole brut et 80 000 barils par jour de condensat, soit 180 000 barils par jour de pétrole. 

Les  raisons  de  ce  déclin s ont  nombreuses :  instabilité  juridique  freinant l’investissement, changements répétitifs de managers (tous  les deux ans en moyenne) à la tête de Sonatrach et détérioration du climat des affaires…

La  conjoncture  pétrolière  internationale, avec un  marché  de plus  en plus instable, la crise économique que vit le pays et la pandémie de coronavirus n’ont fait qu’accentuer les difficultés en matière de production.

Cette  situation  n’est,  cependant,  pas  irréversible,  le  secteur  des hydrocarbures pouvant se réorganiser et remonter la pente. Néanmoins, cela ne peut se faire  en un  claquement de doigts ! Le secteur pétrolier ne pourra pas relever les défis de la production ou d’autres activités, s’il ne se dote pas d'une réelle politique énergétique adossée à une législation adaptée. 

Dans une analyse récente, Ali Kefaïfi, expert en énergie, a expliqué que cette politique doit préconiser “une meilleure gouvernance, une révision du modèle de  consommation  énergétique  et  des  subventions,  une  réorganisation profonde de Sonatrach, une implication  plus forte  du  secteur  privé  algérien dans la fourniture de services  énergétiques, et  dans la recherche-production, un développement plus poussé de la pétrochimie et l’utilisation des méthodes de récupération tertiaire à Hassi Messaoud et Rhourde El-Baghel ( ….)”.

Il faudrait, par ailleurs, des ressources financières pour pouvoir accompagner cette politique. Sonatrach envisage d’établir un nouveau plan d’action pour les cinq prochaines années, avec en point de mire un relèvement de la production.

Le plan englobe des projets d’une valeur de 40 milliards de dollars, où 51% des marchés seront conclus en monnaie nationale. La plus grosse partie de ces projets concernera les activités d’exploration, de production, de raffinage et de pétrochimie. Le problème est que l’entreprise s’engage à investir davantage dans le fossile, alors que de nombreuses compagnies pétrolières et gazières internationales se tournent vers les énergies renouvelables.

Selon une étude publiée récemment par le Natural Resource Governance Institute (NRGI), une organisation basée à New York, “un cinquième” des investissements consentis dans le secteur pétrolier et gazier par les sociétés énergétiques publiques, soit l’équivalent de “400 milliards de dollars sur 1 900 milliards, ne seront pas viables économiquement et ne se traduiront pas par des profits si le réchauffement climatique doit être maintenu à moins de 2 degrés Celsius”.
 

Youcef SALAMI

 

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