Économie Nouvel objectif américain de baisse des émissions de CO2

Impact attendu sur le marché pétrolier

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Meziane RABHI Publié 27 Avril 2021 à 09:05

Quel impact induit le nouvel objectif américain de baisse des émissions de CO2 sur le marché pétrolier ? Dans son “tableau de bord” publié, hier, l’IFP Énergies nouvelles (Ifpen) rappelle qu’au sommet virtuel mondial sur le climat, le président américain, Joe Biden, a indiqué que son pays réduirait ses émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005. L’objectif américain pourrait avoir des impacts très favorables pour ce pays en termes de stratégie industrielle et d’indépendance énergétique.

L’institut de recherche français envisage deux conséquences pour le secteur pétrolier. Il évoque une baisse importante de la consommation qui pourrait passer de 19 millions de barils par jour en 2021 à environ 10 millions de barils d’ici à 2030, “si on applique le seuil de 50% à la consommation pétrolière”.
Cela signifie, ajoute l’Ifpen, que ce pays devra accélérer le déploiement des solutions alternatives (biocarburants, véhicules électriques, hydrogène décarboné…).

L’institut français cite, également, la contrainte qui pourrait, pour le secteur de la production, être limitée à la réduction des émissions de CO2 et de méthane. “Si le niveau de production n’est pas affecté, cela renforcerait l’indépendance pétrolière de ce pays”, estime l’Ifpen. Ce dernier indique que ce schéma est en phase avec les mesures envisagées, fin mars, par l’API (American Petroleum Institute), de nature à la fois techniques (réduction des émissions de méthane et CO2, CCUS, hydrogène…) et réglementaires (taxe sur le prix du carbone). Réduire la consommation de pétrole sans limiter la production intérieure réduirait aussi la part de marché au niveau mondial pour l’Opep”, note l’institut français de recherche.

Dans le même contexte, l’Ifpen souligne qu’en moyenne hebdomadaire, le cours du Brent progresse très légèrement, s’établissant la semaine passée à 66 dollars le baril. “La pression haussière liée au contexte libyen a été en partie compensée par des facteurs baissiers : progression surprise des stocks de brut aux États-Unis et recrudescence des cas de Covid-19 dans certains pays d’Asie en particulier”, explique l’Institut de recherche.

Selon le dernier rapport hebdomadaire de l'Agence d'information sur l'énergie (EIA), les stocks de brut ont progressé de 0,6 million de barils, pour atteindre 493 millions de barils au 16 avril dernier, alors que les analystes anticipaient une baisse de 3 millions de barils. La relative faiblesse du dollar, qui se situe désormais à 1,20 euro contre 1,17 euro à fin mars, a également pu peser à la baisse. La révision par l’Iata des perspectives du trafic aérien mondial pour 2021 constitue également un facteur baissier.

Le trafic aérien mondial est désormais estimé à 43% de son niveau d'avant la crise sanitaire, contre 51% prévu en décembre. L’Ifpen rappelle, également, les prévisions de la Banque mondiale, anticipant un prix de 56 dollars le baril en 2021 contre 63 dollars le baril sur la base de l’enquête de Reuters.

L’institut français de recherche indique, par ailleurs, que L'Opep+ tient sa 16e réunion ministérielle demain et qui, d’après le ministre russe de l’Énergie Alexander Novak, ne devrait pas apporter de changements majeurs. Les quotas de production ont déjà été définis le 1er avril pour les mois de mai, juin et juillet.

 


M. R.

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