Le rebond de croissance du produit intérieur brut “devrait être de 3,5% en 2021 d’une part, en raison du redressement des marchés pétroliers et gaziers tant en termes de prix que de volumes produits et exportés, et, d’autre part, grâce au regain de consommation interne malgré les confinements”, estime le groupe bancaire Crédit agricole.
L’économie algérienne se redresse. C’est du moins ce que relève le groupe bancaire français, Crédit agricole, dans sa dernière publication Perspectives. “L’Algérie se redresse peu à peu après la récession de 5,5% en 2020, engendrée par la crise sanitaire mondiale et la forte chute du prix des hydrocarbures”, constate le groupe bancaire français.
Le rebond de croissance du produit intérieur brut (PIB), estime-t-il, “devrait être de 3,5% en 2021 d’une part, en raison du redressement des marchés pétroliers et gaziers tant en termes de prix que de volumes produits et exportés, et, d’autre part, grâce au regain de consommation interne malgré les confinements”.
En termes sanitaires, fait remarquer le Crédit agricole,“le pays a été relativement épargné par le coronavirus avec seulement 220 000 contaminés et 6 200 décès depuis le déclenchement de la pandémie”. Le groupe bancaire français affirme que l’année 2021 se révèle plutôt favorable en raison du redressement des exportations, estimé à plus de 8% l’année dernière.
“Ce mieux-être devrait atténuer le déficit commercial qui devrait baisser à 4 milliards de dollars”, indique le Crédit agricole. Cette amélioration, a-t-il ajouté, a permis aux réserves en devises de se stabiliser à 45 milliards de dollars au troisième trimestre. “Un événement notable après une baisse ininterrompue depuis 2013”, estime le groupe bancaire français.
“Au total, si les déficits jumeaux baissent, ils devraient représenter encore respectivement 7% et 12% du PIB pour les déficits courant et budgétaire, après des niveaux très élevés de 11% et 13% en 2020”, ajoute le Crédit agricole.
La conséquence la plus immédiate est la détérioration de la parité du dinar, qui a perdu 5% par rapport au dollar américain au cours de l’année 2021. Cela a provoqué une hausse de l’inflation importée.
Pour rappel, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Rosthom Fadli, dans son intervention à l'occasion de la rencontre avec les banques et établissements financiers, en décembre dernier, indiquait que l’inflation globale s’est accélérée de 5,96 points de pourcentage en une année pour atteindre 9,2% en octobre 2021.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie expliquait que cette évolution reflète la forte hausse des prix des biens alimentaires, passant de 1,8% en octobre 2020 à 14,4% en octobre 2021, en lien avec la forte croissance des prix des produits agricoles frais qui ont inscrit une évolution de 16,5% en octobre 2021 contre 1,9% le même mois de l’année écoulée.
Les prix des biens manufacturés sont restés en hausse, atteignant un taux de 6,2%, les prix des services ont évolué de 2,3% en octobre 2021 contre 0,7% le même mois de l’année précédente.
Selon l’Office national des statistiques, au mois de novembre 2021 et par rapport au même mois de l’année 2020, la croissance des prix à la consommation est de 9,3%. Cette résurgence de l’inflation, indique le Crédit agricole, n’est pas surprenante et a été identifiée depuis de nombreux trimestres.
M. R.