Économie SELON L’INSTITUT IFP ÉNERGIES NOUVELLES

L’incertitude pèse sur la demande de pétrole

  • Placeholder

Meziane RABHI Publié 07 Juillet 2021 à 22:50

© D. R.
© D. R.

Au-delà des dissensions qui sont apparues ouvertement, l’Opep+ doit faire face à un vrai dilemme sur la stratégie à tenir, estime l’institut IFP Énergies nouvelles (Ifpen), dans son dernier “tableau de bord”, sur les marchés pétroliers. Ce dilemme, indique l’institut de recherche français, “résulte des incertitudes actuelles susceptibles d’affecter la demande pétrolière comme la production”.

Côté demande, la remontée des cas de contamination en particulier en Europe fait craindre la possibilité d’un retour à des mesures restrictives. 
Selon l’Ifpen, lors de la réunion Opep+, il a été mentionné, comme autres incertitudes, les niveaux d'endettement élevés de nombreux pays et le potentiel inflationniste susceptible de réduire à terme la demande pétrolière.

Côté offre, note l’institut de recherche français, l’effet shale oil est pour le moment mis de côté face à une baisse attendue de la production cette année (-0,2 million de baril par jour) suivie d’une hausse modérée l’an prochain (+ 0,7 million de barils par jour). “En revanche, c’est la possibilité de voir l’embargo sur l’Iran levé dans un horizon plus ou moins proche qui pose un problème pour l’Opep+”, souligne l’Ifpen.

Selon ce dernier, le retour de l’Iran impliquerait des négociations compliquées si des hausses de production étaient décidées avant. L’Iran pourrait, en effet, être incité à produire au maximum de ses possibilités, ce qui nécessiterait des “sacrifices” pour les autres pays. L’Opep+ n’a pas réussi à trouver un accord lundi dernier comme espéré, alors qu’une hausse de la production était envisagée, ce qui a entraîné une nouvelle progression des prix. 

L’institut de recherche français revient sur les raisons des dissensions au sein de l’Opep+. “Les reports de la réunion Opep+ du jeudi au vendredi 2 juillet puis à lundi 5 juillet résultent en grande partie de la demande des Émirats arabes unis de modifier la référence pour calculer les ajustements de la production des membres du cartel”, révèle-t-il.

Les Émirats arabes unis (EAU) ont demandé de retenir le mois d’avril 2020 comme référence, mois plus favorable pour eux, puisqu’ils produisaient 0,4 million de barils par jour de plus par rapport à octobre 2018. “Mais c’est le seul pays, avec l’Arabie saoudite, à être dans ce cas. Cela ne présente en revanche aucun intérêt pour les autres pays”, fait remarquer l’Ifpen. Ce dernier note que les EAU produisent largement en dessous de leurs capacités, à hauteur de 1,2 million de barils par jour en moins. 

Mais c’est aussi le cas de l’Arabie saoudite, qui fait des efforts importants (-4 millions de barils par jour), comme de l’Irak (-1 million de baril par jour) ou du Koweït (-0,7 million de barils par jour). Selon l’institut français de recherche, “la remise en cause de la base des accords successifs, à savoir la production du mois d’octobre 2018, fragiliserait l’ensemble de l’édifice et probablement la cohésion du groupe”. 

Au-delà de la gestion Opep+ du marché, c’est aussi la problématique des sous-investissements qui risquent de peser sur les prix, estime l’Ifpen. 
 

M. R.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00