Économie FLAMBÉE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES

La Fédération des consommateurs tire la sonnette d’alarme

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Youcef SALAMI Publié 20 Septembre 2021 à 23:25

© D. R.
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Les prix à la consommation “flambent”. Les marchés “sont mal organisés”, et la “spéculation” s’en est emparée. L’État ne remplit pas sa mission dans le contrôle et l’organisation des marchés, selon le propos du vice-président de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), Mohamed Abidi, qui s’exprimait lors d’une conférence-débat consacrée au pouvoir d’achat animée hier au Forum d’El Moudjahid à Alger. 

M. Abidi a fait remarquer que les marchés ont tendance à se transformer en zones de “non-droit”, parce que l’État y est “absent” ou “insuffisamment efficace”, facilitant, en conséquence, la “spéculation”. Et d’ajouter : “Les prix sont, certes, libres depuis longtemps. Mais ce n’est pas une raison pour se retirer complètement de la sphère commerciale.”

De son point de vue, la véritable fonction économique de l’État doit “dépasser” le rôle de simple filet de sécurité des marchés, si le fonctionnement de ceux-ci laisse à désirer. Le vice-président de la FAC estime que notre maché “n’est pas mature” et qu’il a besoin d’être réorganisé de façon à mieux tenir compte de la “réalité économique” du pays et du “pouvoir d’achat” des consommateurs. Et de résumer : “L’envolée des prix des produits agricoles et des produits industriels   résulte d’un marché insuffisamment encadré et contrôlé.” 

Mais comment peut-on améliorer le pouvoir d’achat des ménages dans un pays en difficulté financière ? Mohamed Abdi souligne qu’il faudrait un salaire minimum de 80 000 DA pour qu’une famille algérienne composée de cinq membres puisse vivre au-dessus du seuil de pauvreté.

Pour autant, le vice-président de la FAC ne semble pas favorable à l’idée de revoir à la hausse les salaires, jugeant qu’il faut agir sur d’autres facteurs. “Réduire la taxe à la consommation et l’IRG, établir des subventions qui soient équitables et qui bénéficient à ceux ayant véritablement besoin d’être subventionnés, déterminer des marges pour les commerçants au détail, réguler de manière efficace la distribution des légumineuses ; une fonction qui doit incomber à l’OAIC…” 

Mohamed Abidi explique que “ce ne serait pas une bonne idée d’augmenter les salaires”, car, poursuit-il, “si on les revalorise, cela risque de conduire encore une fois à des augmentations des prix à la consommation”. 

Si les salaires augmentent plus fortement que la productivité, cela ne peut mener, à long terme, qu’à de sérieux déséquilibres dans l’économie. Le salaire est, certes, un élément important d’une stratégie économique et sociale, mais il est évident qu’il faille agir sur une panoplie de mesures d’accompagnement pour soutenir le pouvoir d’achat.

Selon l’invité du Forum d’El Moudjahid, la réorganisation du commerce interne, avec tout ce que cela implique comme effort pour un marché bien structuré et bien réglementé, est la seule solution praticable et surtout durable. Interrogé sur le marché de l’automobile, le vice-président de la FAC est resté prudent, estimant qu’il y a “d’autres priorités plus urgentes et importantes à traiter”. 

Il relève : “Pour mettre en équilibre l’offre et la demande, nous devrions importer 2,5 millions de véhicules par an.” “Le pays est-il en mesure de le faire dans la conjoncture actuelle ?”, s’interroge-t-il.
 

Youcef SALAMI

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