Économie Afin de pouvoir équilibrer ses finances

L’Algérie a besoin d’un baril à plus de 169 dollars

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Meziane RABHI Publié 18 Avril 2021 à 22:21

© D. R.
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Selon le Fonds monétaire international, il faudrait un cours du Brent à 169 dollars le baril pour que l’Algérie rééquilibre sont budget en 2021, contre 90,4 dollars le baril l’année dernière.

Le cours du baril de pétrole s’est nettement affermi depuis le début de l’année, passant de 50 dollars en décembre 2020 à plus de 66 dollars la semaine dernière. Même s’il est difficile de savoir si cette dynamique durera dans le temps, il reste qu’elle constitue une bonne nouvelle pour l’économie algérienne, dont le secteur des hydrocarbures génère la quasi-totalité des exportations et environ 40% des revenus budgétaires. 

Pour autant, cette hausse reste insuffisante. Selon le Fonds monétaire international (FMI), il faudrait un cours du Brent à 169 dollars le baril pour que l’Algérie rééquilibre sont budget en 2021, contre 90,4 dollars le baril l’année dernière. 

L’équilibre des comptes extérieurs nécessite également cette année, un prix de 87,7 dollars le baril. 

Comme le retour à des prix pétroliers suffisamment élevés est improbable en l’état actuel des choses et comme la fiscalité pétrolière semble s’éroder avec la baisse tendancielle des quantités d’hydrocarbures exportables, le financement des déficits budgétaires, sans cesse croissants, est devenu une des difficultés sérieuses auxquelles le gouvernement se trouve confronté à l’occasion de chaque exercice budgétaire.

Pour rappel, le cadrage macroéconomique et financier de la loi de finances 2021 a retenu un prix fiscal du baril de pétrole autour de 40 dollars. Les projections du gouvernement fixent, par ailleurs, un prix du marché de 45 dollars le baril. Le déficit budgétaire devrait atteindre 13,57% du produit intérieur brut (PIB), alors que le déficit global du Trésor devrait se creuser à 17,6% du PIB.

Faute de pouvoir réduire substantiellement la dépense publique ou de renforcer les prélèvements au titre de la fiscalité ordinaire, le seul indicateur susceptible d’influer réellement sur le déficit du budget est le niveau des exportations d’hydrocarbures et, en conséquence, celui de la fiscalité pétrolière.

La question  de la couverture du déficit devrait alors resurgir rapidement, alors que le président de la République a exclu le recours au “financement non conventionnel”. Jusqu’en 2017, les ressources du Fonds de régulation des recettes permettaient de combler les déficits du budget. 

Mais la situation se complique depuis cette date, en ce sens que le gouvernement est tenu de trouver d’autres ressources alternatives, à défaut de pouvoir réduire la dépense publique ou d’engager des réformes sérieuses de sa gestion budgétaire.

Selon le cabinet d’études et de conseil ECOtechnics, l’accumulation de déficits, importants, depuis plusieurs années a conduit à un taux d’endettement public élevé, sans doute proche de 50% en 2020. Selon certains experts, la dette publique devrait atteindre 66% du PIB en 2021. Elle reste soutenable, mais “en l’absence de réforme budgétaire importante, ce taux va croître très rapidement, et, à un horizon de trois ou quatre années, atteindre les 100%”, prévoit-t-il.

Pour ECOtechnics, “un besoin de financement du Trésor de presque 3 000 milliards de dinars par an est insoutenable à moyen terme, car il appelle une croissance rapide du taux d’endettement de l’État et par suite du service de sa dette”. 
 

Meziane RABHI

 

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