Économie Abus fiscaux transfrontaliers

L’Algérie perd 467 millions de dollars annuellement

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Meziane RABHI Publié 28 Novembre 2021 à 10:22

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L’Algérie perd chaque année plus de 467 millions de dollars du fait des pratiques d’évitement fiscal internationales, qu'elles soient le fait d'entreprises ou de particuliers, indique un rapport sur l’état des lieux de la justice fiscale, publié récemment par l’organisation non gouvernementale (ONG), Tax Justice Network. Ces pertes fiscales représentent 0,3% du produit intérieur brut (PIB). Le rapport “Justice fiscale : état des lieux 2021” est une mise à jour des conclusions du premier rapport publié en 2020, le premier du genre à fournir des statistiques complètes, et de portée quasi mondiale, sur les pertes de recettes liées aux abus fiscaux transfrontaliers des multinationales et des individus qui dissimulent des actifs et des sources de revenus à l’étranger.

Sur les 467 millions de dollars que perd l’Algérie dans les paradis fiscaux, 413,75 millions de dollars sont perdus du fait des abus transfrontaliers d'impôts sur les sociétés par les multinationales. 53,3 millions de dollars sont perdus en évasion fi­scale par des particuliers fortunés qui transfèrent leur argent à l'étranger. Il s’agit, précise le rapport, des pertes directes liées au décalage entre la localisation des bénéfices et la localisation de l’activité économique productive. Ces pertes fiscales équivalent à “la vaccination complète possible” de 27,2 millions de personnes, soit 66,9% de la population algérienne. Les bénéfices réalisés en Algérie transférés vers l’extérieur sont évalués à 1 655 millions de dollars. 

Les pertes fiscales de l’Algérie imputables à l’abus de l’impôt sur les sociétés représentent 0,2% du produit intérieur brut, relève le rapport qui évalue, également, la part des actifs financiers offshore détenue par les Algériens à 3 milliards de dollars. Les importations constituent le circuit par lequel le pays est le plus vulnérable aux flux financiers illicites souligne le rapport, avec un niveau de vulnérabilité de 53. Le niveau de vulnérabilité, explique-t-on, oscille entre des valeurs comprises entre 0 (absence de vulnérabilité) et 100 (vulnérabilité totale). 

Le principal partenaire commercial responsable de la vulnérabilité est la Chine (18,7%), suivi de la France (9,7%) et de l’Italie (7,7%). La part de l’Algérie au regard du volume total des pertes de recettes mondiales liées aux abus fiscaux transfrontaliers est évaluée à 0,21%. Avec un score d’opacité financière de 79,6 sur 100, l’Algérie est classée à la 23e place sur 133 pays. Il y a quelques jours, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, avait indiqué que “la fraude et l'évasion fiscales ont atteint des niveaux intolérables”, soulignant la détermination de l'État à améliorer le recouvrement fiscal. 

 


Meziane Rabhi

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