Économie Diversification des sources de financement de l’économie

L’apport dérisoire de la Bourse

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Ali TITOUCHE Publié 04 Mai 2021 à 21:54

© D. R.
© D. R.

Les difficultés d’accès aux crédits bancaires que rencontrent les entreprises en cette période de crise financière et de baisse de liquidité ne profitent pas au marché financier qui, sous d’autres cieux, aurait pu servir d’alternative au financement par les banques. 

En effet, alors que les crédits à l’économie attribués par les banques de la place n’ont évolué que de 3,05% en 2020, la Bourse d’Alger a perdu 4,23% de sa capitalisation durant le même exercice ; une décrue qui témoigne d’un niveau de transaction pour le moins insignifiant. 

Mais pas seulement. Le déclin de la capitalisation boursière est le signe on ne plus franc de sa faible attractivité même en temps de raréfaction des crédits bancaires. 

Le rapport annuel 2020, publié par la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), a indiqué que la capitalisation boursière ne représentait que 0,1% du produit intérieur brut (PIB) à la fin du précédent exercice, une donnée qui renseigne, écrit le gendarme boursier, “sur la contribution insignifiante de la Bourse d’Alger dans le financement de l’économie”. 

Un constat qui contraste avec la pratique boursière internationale, mais surtout avec le contexte ambiant, marqué par la faible évolution des crédits à l’économie, ce qui laisse entrevoir une parfaite passivité du marché financier qui, une fois de plus, n’a pas su tirer son épingle du jeu. 

2021, ce devait être l’année du retour tant attendu de la Bourse d’Alger sur la scène économique. L’Exécutif avait annoncé tambour battant la reprise du projet de privatisation partielle de certaines entreprises publiques via le marché financier. 

Ses responsables saluaient une prise de conscience quant à l’alternative que pouvait constituer la Bourse en cette période de crise de liquidité, encouragée par l’impératif d’une solution durable à l’éternel casse-tête du financement des groupes publics en difficulté. 

Le projet d’introduire des entreprises et des banques publiques en Bourse, annoncé à l’APN par le ministre des Finances, lors de l’examen du projet de loi de finances 2021, semble s’éterniser. 

Ce projet, dont on ne parle presque plus, devait jouer un rôle clé pour adapter les entreprises aux financements par le marché boursier, un changement qui devait s’opérer dès le début de l’actuel exercice, en réponse à la crise de liquidité dont souffraient les banques de la place, mais aussi aux difficultés de trésorerie qui mettaient nombre d’entreprises dans une impasse financière. 

La capacité de la Bourse d’Alger à innover et à se transformer en moteur de performance financière en cette période de crise s’est révélée faible.

Si les profits des sociétés cotées — au nombre de quatre après le retrait de la NCA Rouiba — ne sont pas encourageants, la suite s’annonce plus délicate, d’autant plus que depuis le début de l’année en cours, l’Exécutif ne souffle mot sur son projet d’introduire les entreprises et les banques qui figuraient sur la short-liste des candidats potentiels à une privatisation via la Bourse. 

 

Ali TITOUCHE

 

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