Économie Nouvelles mesures à l’Importation

Le Care avertit contre les risques de change

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Meziane RABHI Publié 10 Janvier 2021 à 08:45

Le Cercle d’action et de réflexion pour l’Entreprise (Care) avertit dans un communiqué transmis à notre rédaction, contre la disposition prévue par l’article 118 de la loi de finances 2021, en vigueur depuis le 1er janvier dernier. L’article en question stipule, “qu’en dehors des opérations d’importation portant sur les produits stratégiques, les produits alimentaires de large consommation, les produits ayant un caractère d’urgence pour l’économie nationale, les produits importés par les institutions ou administrations de l’État et les produits importés par les entreprises publiques économiques, le paiement des opérations d’importation des produits destinés à la vente en l’état s’effectue au moyen d’un instrument de paiement dit ‘à terme’ payable en 45 jours à compter de la date d’expédition des marchandises”.

Le think tank rappelle que l’exposé des motifs contenus dans le projet de loi précisait que l’objectif recherché est de donner le temps aux douaniers de faire des vérifications avant le paiement effectif de l’importation. Pour le Care, “cet objectif ne peut être sérieusement poursuivi. Utiliser le terme de 45 jours d’un paiement par crédit ou remise documentaire pour permettre aux douanes de faire des vérifications et éventuellement bloquer le transfert de fonds au terme des 45 jours n’est pas réalisable”.

Une lettre de crédit, argue-t-il, “est un engagement, non pas du client, mais de la banque, envers les banques correspondantes à l’international”. De tels engagements, explique le think tank, “ne peuvent être rompus sans altérer sérieusement la signature de nos banques. Cela aura des conséquences sur notre capacité à transiger avec l’étranger et sur le coût de telles transactions”.

Le Care qualifie cette disposition de “dangereuse” car elle consiste à contraindre les entreprises à importer leurs achats à crédit en devises dans le contexte de dévaluation du dinar qui s’annonce inéluctable. “Notre pays avait déjà eu à adopter la même mesure en 1994”, rappelle-t-il, indiquant que “des entreprises avaient alors été contraintes d’importer leurs intrants à crédit (notamment avec l’emprunt ‘Bérégovoy’)”, alors qu’elles souhaitaient payer leurs achats en devises sans recours à un quelconque crédit.

“On leur a fait subir, contre leur volonté, un risque de change. Lorsqu’advint la dévaluation, elles se sont retrouvées avec des dettes quasiment doublées. Beaucoup de nos entreprises productrices de l’époque n’y ont pas survécu. D’autres sont restées avec des bilans plombés de dettes gonflées d’agios et intérêts de retard qu’elles subissent encore, 26 années plus tard”, constate le think tank qui appelle à ne pas répéter les erreurs du passé.

“Si la réelle motivation de cette mesure est de différer le paiement des importations et, ainsi, obtenir un financement de la balance des paiements de quelque milliards de dollars (un mois d’importations), ce n’est pas la meilleure méthode”, soutient le Care, qui avertit que “cet emprunt extérieur qui ne dit pas son nom coûtera beaucoup plus cher qu’un simple emprunt extérieur souverain”.

 


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