Économie Dématérialisation des moyens de paiement

Le frein de la sous-bancarisation

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Ali TITOUCHE Publié 19 Octobre 2021 à 10:55

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La faiblesse du réseau bancaire freine la généralisation des moyens de paiement modernes, ont indiqué, hier, des intervenants du secteur, lors d’une conférence sur la monétique.   

Alors que les scores en matière de bancarisation de la population sont loin des standards mondiaux, la digitalisation des moyens de paiement évolue à pas de tortue, dans une économie où l’usage du cash est pour le moins excessif. À l’heure où le GIE monétique teste le e-paiement, le mobile paiement et l’interopérabilité, l’Algérie ne dispose que de 1 690 agences bancaires, représentant un taux de bancarisation médiocre d’une agence pour 26 000 personnes, très loin des normes universellement admises, soit une agence bancaire pour 10 000 habitants. 

Qu’on le veille ou pas, l’importance économique du secteur bancaire se mesure, en partie, au taux de bancarisation de la population. Or, malgré les efforts consentis en matière de généralisation du e-paiement et de la numérisation de l’économie, la faiblesse du réseau bancaire freine la généralisation des moyens de paiement modernes et l’adhésion des opérateurs économiques aux efforts de digitalisation. C’est ce qui ressort en tout cas des différentes interventions inscrites à l’ordre du jour de la conférence sur la monétique et la digitalisation bancaire tenue, hier, à Alger, en marge du 2e salon Digitech.

Après plusieurs années de stagnation au plan de la mise en place des supports de digitalisation, le GIE monétique tente de combler le gap en s’employant, selon son directeur général, Madjid Messaoudène, “à généraliser les équipements de paiement, à rendre praticable l’interopérabilité entre la poste et les banques et à mettre en place la plateforme dédiée au paiement par internet”. Ce n’est que maintenant que la digitalisation du processus de certification électronique, nécessaire à l’adhésion des opérateurs économiques aux efforts de dématérialisation des moyens de paiement, est totalement accomplie.

Les lenteurs qu’a connues le processus par le passé ont fait que les efforts en matière de digitalisation sont restés sans résultats appréciables. Preuve en est que, de l’avis de Nabil Dehri, divisionnaire technique à la Satim, le nombre de web-marchands n’a pas évolué d’un iota entre 2016 et 2018. “Grâce à la digitalisation de la procédure reliant les banques, GIE monétique et la Satim, ainsi que la mise en place de la plateforme numérique dédiée au e-paiement en avril 2021, le nombre des web-marchands ayant souscrit à la plateforme est passé de 50 à 120 et environ 200 autres sont en cours de certification”, se félicite le responsable de la Satim.

Nonobstant les efforts techniques et réglementaires consentis par les institutions en charge de la digitalisation des transactions bancaires et commerciales, le dispositif se heurte à une difficulté de taille, à savoir la bancarisation de la population et l’accès aux services bancaires. L’État tente d’y remédier en transformant la poste en institution bancaire, afin de mettre à profit son réseau, tout en poussant en faveur de la bancarisation à la fois de la société et de l’économie, en révisant les lois en vigueur, dont certaines, à l’exemple des visas exigés à l’ouverture d’agences bancaires, sont improductives, voire antiéconomiques. 

L’accès généralisé des entreprises et des particuliers aux services bancaires constitue un enjeu majeur qui pourrait faire basculer le cash vers les banques et l’économie. L’absence de banques publiques dans la capitalisation boursière ne plaide aucunement en faveur de la collecte de l’épargne. L’ouverture du capital des banques et des entreprises publiques pourrait jouer un rôle important dans la bataille en faveur de la bancarisation de l’épargne des ménages.  

 


Ali Titouche

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