Économie Entre saison estivale ratée et licenciements

Le long hiver des hôtels

  • Placeholder

Said OUSSAD Publié 01 Septembre 2021 à 10:01

© Archive liberte
© Archive liberte

L’un des secteurs économiques les plus impactés par la pandémie de Covid-19 est probablement celui de l’hôtellerie sous ses différentes déclinaisons.

Déjà fortement secoués au tout début des restrictions sanitaires, les hôtels étaient obligés de se soumettre à l’obligation de fermeture pour répondre aux mesures de sécurité décidées par les autorités centrales au plus fort de la première vague. Trois semaines de fermeture ont ainsi plongé le secteur dans une spirale négative et la situation était unanimement qualifiée par les professionnels du secteur à Oran de “dramatique” qui appréhendaient d’ores et déjà un bilan négatif si le retour à la normale ne survenait pas avant le début de la saison estivale de 2020.

Un été plus tard, qu’en est-il de la situation de ces hôtels balnéaires ? “C’est pire que l’année dernière”, regrette Chaâbane Belazzoug, le président du groupe Plaza (9 hôtels entre Oran et Alger) qui explique qu’après un semblant début de retour à la normale, tout a été fermé. “L’année dernière, nous avons assisté à l’ouverture des plages, le 15 août permettant ainsi à l’activité de relativement reprendre”, indique-t-il, affirmant que tous ses clients, soit ont annulé, soit sont repartis après la décision de fermer les plages. Pour rappel, cette mesure gouvernementale a concerné 35 wilayas, le 25 juillet dernier, avant de s’étendre à l’ensemble des wilayas côtières à partir du 5 août.

“La période de travail pour nous, c’est août. Le mois dans l’année où les gens programment leurs vacances”, précise Chaâbane Belazzoug, soulignant l’importance de ce mois charnière dans la vie d’un hôtel balnéaire. Conséquence directe de ces aléas, le licenciement du personnel, à commencer par les saisonniers. De l’aveu même de notre interlocuteur, “il y a eu beaucoup de départs volontaires ou pas dans le secteur”. Dans l’ensemble, si ces divorces se font à l’amiable, il y a des employés mécontents d’autres hôtels qui n’hésitent pas à recourir à la justice pour dénoncer des licenciements qualifiés d’abusifs.

Ces difficultés sont inhérentes au volet balnéaire de l’hôtellerie du fait même de leurs spécificités. “Étant par définition saisonniers, les hôtels balnéaires ne vivent pratiquement que pendant un trimestre pour pouvoir subvenir à tous les frais de rénovation, d’entretien pendant le reste de l’année”, expliquait alors un professionnel du secteur. Pessimiste, il ajoutait quant à l’état économique des hôtels pendant la première vague : “Il y a déjà des hôteliers qui ont commencé à licencier leur personnel et s’il n’y a pas de mesures d’accompagnement des pouvoirs publics, 70 à 80% de ces hôtels risquent de fermer.”

Quant à son établissement en ville, le président du groupe Plaza affirme que la situation est quasiment identique si ce n’est pire pour les hôtels intra-urbains. “Nous arrivons difficilement à remplir 10% de nos chambres”, déclare-t-il en imputant cet état à la réticence des Algériens à se déplacer en pareils moments “s’il n’y a pas vraiment urgence”.

Du côté du Royal Hôtel Oran, sis au centre-ville, la situation est quasiment similaire. “Depuis le début de la crise l’année dernière, nous n’avons jamais dépassé les 25% de taux d’occupation”, affirme une source de l’établissement hôtelier. Des hôtels qui doivent également composer avec les directives de la direction locale du tourisme concernant les mesures préventives et le taux d’occupation à respecter. “Des instructions qui sont toujours en vigueur et qui viennent d’être rappelées dans un courrier daté du 13 ou 14 août”, indique un professionnel du secteur.

 


SAID OUSSAD

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00