Économie Importation des biens d’équipements industriels et demi-produits

Le revers de la médaille

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Ali TITOUCHE Publié 17 Février 2021 à 23:25

© Archives Liberté
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Les  importations  des  biens  d’équipements  industriels  ont  chuté de 31,82% à l’issue des onze premiers mois de 2020 comparativement à la même  période  de  2019,  lit-on dans  les  dernières  données  en  date publiées par l’administration douanière.  

Les importations des biens d’équipements industriels se sont chiffrées à 8,34 milliards de dollars seulement, occupant le premier rang dans la structure des importations  avec, au  tableau, une  part  de  26,55%. Les  importations  des demi-produits,  destinés  généralement  au  fonctionnement  de  l’outil  de production, ont, elles aussi, baissé de 23,02% durant les onze premiers mois de 2020 comparativement à 2019.

Force est  de  constater ainsi  que  la part prépondérante de l’équipement industriel et  des  produits  destinés  au  fonctionnement  de  l’appareil  de production dans la structure globale des importations ne reflète point un quelconque mouvement  d’enthousiasme  en  faveur de  l’investissement, puisque  le  groupe  “biens  d’équipements  industriels”  était   constitué essentiellement de postes téléphoniques d’usagers, de  turboréacteurs, de turbopropulseurs et autres turbines à gaz, des articles  de  robinetterie pour tuyauterie et de véhicules automobiles pour le transport  de  marchandises, pompes pour liquides et pompes à air ou à vide.

Le groupe des “demi-produits” est, quant à lui, constitué de  tubes, de  tuyaux et de profilés creux sans soudure en fer ou en acier, de polymères d’éthylène, de demi-produits en fer ou en acier, de produits laminés… de surcroît produits localement.

Le bilan  de  l’administration  douanière  peut  sembler  anodin, mais  il s’agit, paradoxalement, d’une mauvaise nouvelle pour l’économie, car cette baisse de la valeur des importations des biens d’équipements industriels signifie que le déclin de l’investissement a été, vraisemblablement, plus prononcé durant le précédent exercice.

À y regarder de plus près, certains produits constituant les  deux  groupes de biens  d’équipements  industriels  et  les  demi-produits  sont  soit  fabriqués localement, soit profitant marginalement à l’économie.

En 2019, alors que l’activité économique était au ralenti, en raison de la panne politique  et  de  l’absence  de  perspectives,  les  importations  des  biens d’équipements industriels ont connu un mouvement baissier de 19,92%, alors que les achats en demi-produits destinés à l’outil de production ont baissé de près de 7%.

Les importations de biens d’équipements industriels ont totalisé une facture de 13,20 milliards de dollars en 2019, occupant le premier  rang dans la structure des importations globales avec une part de 31,48%.  En  2019, les voitures de tourisme  et  autres  véhicules  automobiles  principalement  conçus  pour  le transport  des personnes  ainsi que  les  collections destinées  aux  industries de  montage  ont  constitué  l’essentiel  des  biens  d’équipements  industriels importés.

Les machines et appareils destinés aux industries ne pesaient que 2,48% dans les importations des biens d’équipements industriels, soit pour une valeur de  327 millions  de  dollars  seulement. Les demi-produits ont, en revanche,  totalisé  une  facture  de  2,01  milliards  de  dollars  en  2019.

Une lecture des statistiques fait ressortir, certes, une baisse des importations, mais les budgets injectés dans l’importation des équipements industriels et des produits destinés à l’outil de production restent importants sans qu’un retour sur investissement soit garanti.Cela s’explique par le fait que l’équipement et les produits dédiés réellement à l’investissement et à la production ne pèsent que faiblement dans la structure des importations.

En annonçant un coup de rabotage dans le budget dédié aux importations, le gouvernement ferait mieux de se mobiliser sur l’usage à bon escient des devises destinées aux importations, en donnant la priorité à celles destinées à remettre le pays sur la trajectoire de croissance. Les prêts bancaires seront mieux remboursables et remboursés que ceux destinés à importer des produits fabriqués localement et/ou d’autres consommables superflus.   

 

Ali TITOUCHE

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