Économie Abderrahmane Benkhalfa, expert financier

“L’économie ne peut se suffire d’ordres administratifs”

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Meziane RABHI Publié 07 Mars 2021 à 22:35

© Archives Liberté
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Il faut mettre le paquet sur les réformes bancaires. Mais pas seulement. Pour l’ancien ministre des Finances et expert financier, Abderrahmane Benkhalfa, une rupture avec le mode de financement de notre économie est nécessaire. 

Joint, hier,  par  téléphone, l’ancien  ministre  des Finances  constate  que  le marché financier est quasiment inexistant.“Nous avons l’une des plus petites Bourses d’Afrique”, a déploré  l’envoyé spécial  de  l’Union  africaine, plaidant pour un plan d’urgence. 

“Il faut qu’il y ait plusieurs acteurs. Les grandes entreprises doivent rejoindre le marché financier”, a-t-il suggéré. Plus globalement, l’expert financier a insisté sur l’urgence d’un traitement structurel des dysfonctionnements de l’économie, qui affaiblissent le dinar, l’investissement et l’attractivité de l’économie algérienne, non seulement pour les investisseurs nationaux mais également internationaux.

“Nos transactions ne sont pas basées  sur une valeur concurrentielle. Les salaires sont en décalage. Le taux d’intérêt  n’est pas le taux d’intérêt des ressources du marché et la parité du dinar n’est pas encore celle du marché”, explique Abderrahmane Benkhalfa. 

“Il  faut  remettre  de  la  valeur  pour  que  les  automatismes  économiques commandent les marchés. Les marchés  et  l’économie  ne peuvent pas se suffire d’ordres administratifs ni de lois”, estime-t-il.

L’ancien ministre des Finances juge le rythme de la réforme bancaire “lent”. Mais, souligne-t-il, “parce qu’il exige un assainissement des portefeuilles et la rénovation complète du mode de gouvernance des banques publiques”.

Selon lui, il faut séparer les financements de marché et les financements qui ne sont pas complètement de marché. Interrogé sur le dernier communiqué de la Banque d’Algérie, l’ancien ministre des  Finances  indique que celui-ci photographie une situation  déjà connue, aggravée  par  l’inactivité  partielle dans le monde et en Algérie durant l’année 2020. 

Il pointe un recul des dépôts et de la liquidité par rapport aux années antérieures. La Banque d’Algérie relève, également, la circulation fiduciaire hors banques qui a augmenté. Benkhalfa souligne la nécessité de poursuivre “le processus d’inclusion bancaire et fiscale à large échelle avec une continuité”.   
 

M. RABHI

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