Économie Leur stock baisse à 42 milliards de dollars

L’érosion des réserves en devises s’accélère

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Ali TITOUCHE Publié 02 Mars 2021 à 22:43

En six années, l’Algérie a perdu plus de 135 milliards de dollars sur ses réserves de changes. © D. R.
En six années, l’Algérie a perdu plus de 135 milliards de dollars sur ses réserves de changes. © D. R.

Pour faire face à la fonte  des  réserves  de change, la Banque centrale n’a cessé de souligner la nécessité d’ajustements budgétaires pour rétablir la viabilité de la balance des paiements.

Les réserves de changes de l’Algérie ont chuté à 42 milliards de dollars à fin 2020. “Je n'irai pas jusqu'à dire que nous sommes dans une situation d'aisance financière, mais nous sommes en mesure d'honorer nos engagements financiers.

Il est vrai que nos réserves de changes oscillent entre 42 et 43 milliards de dollars, mais nous avons réduit les importations et réalisé des recettes pétrolières de 24 milliards de dollars en dépit de la pandémie”, a indiqué Abdelmadjid Tebboune, lors d’un entretien télévisé, diffusé lundi soir.

Le solde en devises de l’Algérie, touchée de plein fouet par la crise sanitaire et la rechute des prix du pétrole, s’est contracté ainsi d’environ 20 milliards de dollars depuis fin janvier 2020. 

À cette date, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, alors gouverneur de la Banque d’Algérie, avait indiqué que les réserves de change de l’Algérie ont reculé à 62 milliards de dollars, soit trois fois moins que le solde arrêté à fin 2014, année qui avait été marquée par un spectaculaire retournement de situation sur le marché pétrolier.

En effet, à fin décembre 2014, les réserves de change de l’Algérie se sont établies à 178,938 milliards de dollars après avoir touché un plus haut de 194,012 milliards de dollars à fin décembre 2013.

La fonte des réserves de change a été entamée ainsi courant 2014, conséquemment au retour de la balance des paiements aux situations de déficit sous l’effet de la chute des prix du pétrole sur le marché mondial. En six années seulement, l’Algérie a perdu plus de 135 milliards de dollars sur ses réserves de changes, soit une moyenne d’environ 20 milliards de dollars de pertes annuellement. 

En lien avec le déficit global de la balance des paiements, l’érosion des réserves de change n’a pu être enrayée, en l’absence de réformes et d’ajustements budgétaires de fonds ; les gouvernements se contentant depuis 2015 de quelques mesurettes destinées à réduire la facture d’importation, tantôt à coups de freins administratifs, tantôt au moyen de mesures bancaires et fiscales.

Pour faire face à la fonte accélérée des réserves de change, la Banque centrale n’a cessé, ces dernières années, de souligner la nécessité d’efforts d’ajustements soutenus, notamment budgétaires, pour rétablir la viabilité de la balance des paiements et limiter l’érosion des réserves officielles de change. 

“Ces efforts devraient s’intégrer dans un vaste programme de réformes structurelles pour améliorer le recouvrement de la fiscalité ordinaire (y compris par la rationalisation des subventions), libérer le fort potentiel de croissance de l’économie nationale et diversifier l’offre domestique et les exportations des biens et services”, avait écrit la Banque d’Algérie dans l’une de ses dernières notes de conjoncture.

Cela fait maintenant sept ans, soit depuis le dernier choc pétrolier de 2014, que le stock en devises s’érode, sans qu’un véritable plan de réformes économiques et budgétaires de nature à endiguer l’excès de la dépense intérieure sur le revenu global et améliorer l’offre domestiques et biens et services soit adopté. Preuve en est que le matelas en devises s’est réduit de plus de 135 milliards de dollars de fin 2014 à fin 2020. 

Du reste, le chiffre fourni par Abdelmadjid Tebboune contraste avec les projections optimistes de son gouvernement qui, dans ses cadrages macroéconomiques de la période 2021-2023, table sur un solde de 46 milliards de dollars à fin 2021.
 

Ali TITOUCHE

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