Économie LE MONTANT A ATTEINT 6 463 MILLIARDS DE DINARS AU MOIS D’AVRIL 2021

Les banques peinent à capter l’argent

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Meziane RABHI Publié 09 Septembre 2021 à 00:36

© D. R.
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Les quantités de billets et de pièces de monnaie circulant hors banques représentent 36% de la masse monétaire globale.

La monnaie fiduciaire en circulation a fortement augmenté ces dernières années. Selon des évaluations que des banquiers nous ont livrées, elle est passée de 3 314 milliards de dinars en janvier 2014 à 6 463 milliards de dinars au mois d’avril 2021. 

Les quantités de billets et de pièces de monnaie circulant hors banques représentaient, au mois d’avril dernier, 36% de la masse monétaire globale et 45% du total bilan de la Banque d’Algérie.

Un fléchissement a été constaté en 2017 et 2018 à la suite de l’instruction de la Banque d’Algérie fixant les conditions particulières relatives à la domiciliation des opérations d’importation de biens destinés à la revente en l’état.

Les importateurs de biens destinés à la revente en l’état ont été forcés de constituer une provision, un montant au moins égal à 120% de la valeur de l’opération d’importation, auprès de la banque domiciliataire. L’argent entrait dans le circuit bancaire. 

“Les sorties nettes sont devenues d'un niveau acceptable aux alentours de 200 milliards de dinars annuellement”, nous expliquent nos sources. Après 2019, des experts évoquent un changement dans le comportement des agents économiques. Le hirak, relève-t-on, “a fait que certains oligarques ont retiré leur argent massivement”. 

Les sorties nettes de billets de banque avaient atteint 522 milliards de dinars en 2019, selon nos sources. Le flux de sortie nette de monnaie fiduciaire s’est poursuivi, en 2020 et le premier quadrimestre (janvier à avril) de cette année. Les deux vagues de Covid-19 ont poussé les agents économiques à retirer leur argent pour pouvoir faire face à la pénurie durant la première vague 2020 et pour anticiper tout manque de liquidité en 2021. 

Selon la Banque d’Algérie, la circulation fiduciaire hors banques a augmenté de 12,93%, passant de  5 437,6 milliards de dinars à fin 2019 à 6 140,7 milliards de dinars à fin 2020. Cependant, ce montant de circulation fiduciaire hors banques ne relève pas totalement de l’économie informelle.

Ce montant, préoccupant certes, démontre l’existence de certains dysfonctionnements. Selon Brahim Guendouzi, professeur d’économie, “de nombreux dysfonctionnements de l’appareil économique alimentent des pratiques informelles, ainsi que le système des subventions qui contribue, de manière indirecte, au captage de ressources financières, renforçant par la même occasion la part de l’informel dans l’économie”.

Selon lui, “la préférence pour la liquidité et la méfiance à l’égard des établissements bancaires, y compris pour des raisons religieuses évidentes, laissent croire que du point de vue financier, il est aussi difficile de vouloir opérer des changements tant sont nombreux les paramètres qui influent sur l’évolution de la situation”.

Certains banquiers font remarquer qu’“une grande partie de la circulation fiduciaire fait fonctionner des dizaines de milliers d'activités économiques et fait embaucher des centaines de milliers de mains-d'œuvre”. 

En tout état cause, la hausse de la monnaie fiduciaire en circulation souligne la nécessité de développer davantage les instruments de paiements scripturaux (chèques, cartes,…), ainsi que la généralisation des paiements électroniques. 
 

Meziane RABHI

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