Économie ILS ÉVOQUENT DES CONTRAINTES QUI BLOQUENT LEUR ACTIVITÉ

Les céréaliculteurs d’Annaba menacent d’abandonner la filière

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A. ALLIA Publié 18 Septembre 2021 à 23:35

© D. R.
© D. R.

Découragés par la multitude de contraintes auxquelles ils font face, notamment par le poids des charges d’exploitation, qu’ils supportent chaque année, les céréaliculteurs de la wilaya d’Annaba sont montés au créneau pour appeler les responsables de la Direction des services agricoles (DSA) à se pencher sérieusement sur leur situation.

“Faute d’une prise en charge effective et durable de nos sollicitations légitimes, nous nous verrons dans l’obligation d’abandonner cette filière et de nous consacrer plutôt à d’autres activités moins contraignantes et surtout plus lucratives”, a averti l’un des représentants des céréaliculteurs, en rappelant que ce n’est pas la première fois qu’ils font appel aux autorités à ce propos. 
En vain.

Précisant la nature des difficultés rencontrées par les exploitants agricoles versés dans la culture des céréales, cet intervenant dénonce en tout premier lieu les prix exorbitants des produits fertilisants et des produits phytosanitaires, qui sont fixés actuellement à 14 000 DA le quintal.

“Les prix des pesticides et des engrais n’ont cessé de monter de manière exponentielle, d’année en année, alors que le taux de subvention institué est resté figé autour de 25% depuis 2008. Les responsables du secteur doivent impérativement penser à réviser les textes réglementaires encadrant le dispositif”, suggère un céréaliculteur qui ne manquera pas de rappeler que la céréaliculture est l’une des principales filières de la production agricole en Algérie et qu’à ce titre son examen permanent est nécessaire.

“Nous assistons, impuissants, à la déconnexion de l’industrie céréalière de la sphère de production locale. Les efforts de l’intensification  de l’ajustement structurel ainsi que les actions du PNDA demeurent insuffisants à l’essor de la production céréalière”, constate notre interlocuteur. 

Et de révéler que la production céréalière a connu une faible croissance comparativement à la consommation, qui a fortement augmenté sous l’effet de la croissance démographique et du soutien des prix à la consommation par l’État.

D’où la nécessité, soutiendra-t-il, d’introduire de nouveaux facteurs de production et de mettre en place une agriculture technique visant à l’intensification, sachant que la céréaliculture, en particulier, reste liée au paramètre climatique difficile à maîtriser.

“Nous sommes tributaires des précipitations annuelles qui causent des inondations et des dégâts considérables aux cultures dans de nombreuses communes de la wilaya. Il faut ajouter à cet aléa la mauvaise qualité des semences qui nous sont livrées par la Coopérative des céréales & des légumes secs (CCLS) et qui ne permettent pas des rendements supérieurs à 20 et 25 quintaux à l’hectare réalisés, bon an mal an, dans notre région. Des productions catastrophiques qui sont, de surcroît, récupérées par l’État à raison de 4 500 DA le quintal alors qu’elles nous reviennent à au moins 6 000 DA. Ce qui explique que les fellahs sinistrés ne parvenant pas à s’acquitter des dettes contractées auprès de la Badr, vont demander un rééchelonnement en attendant des jours meilleurs”, poursuit le représentant des céréaliculteurs en colère. 

Avant de conclure, cet agriculteur ne manquera pas de signaler que les services agricoles de la wilaya ont bien pris note de la plateforme de revendications des acteurs de la filière et qu’un mémorandum détaillé a été transmis à la tutelle.
 

A. ALLIA

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