Les exportations du gaz de l’Algérie vers l’Europe ont augmenté. C’est du moins ce que relève Cedigaz (Centre international d'informations sur le gaz naturel) dans son rapport sur les tendances des marchés du gaz naturel dans le monde pour le 4e trimestre 2021.
“En 2021, la demande gazière mondiale est estimée en hausse de 3,5%, sous l’impulsion de la Chine, l’Europe et la Russie. Le commerce mondial par gazoduc et par méthaniers a augmenté fortement de 7%, selon les chiffres provisoires de Cedigaz”, indique le centre.
Cette forte croissance a été principalement tirée par le commerce de GNL et les importations européennes par gazoduc. “En Europe, l'augmentation des flux en provenance de Norvège, d'Algérie et d'Azerbaïdjan (gazoduc TAP) a compensé la relative stagnation des livraisons de gaz russe”, souligne le rapport.
Il y a quelques jours, l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep), sans son rapport intitulé Évolutions du GNL et de l'hydrogène au dernier trimestre de 2021, a fait savoir que les exportations algériennes en gaz naturel liquéfié (GNL) ont enregistré une croissance de 7,8% en 2021.
L’Algérie a clôturé l'année 2021 avec des exportations globales de 11,48 millions de tonnes contre 10,58 millions de tonnes. Au dernier trimestre seulement, les exportations algériennes en GNL ont atteint près de 2,74 millions de tonnes contre 2,5 millions de tonnes au dernier trimestre de 2020, soit une croissance de 9,6% sur une base annuelle.
Les cargaisons en GNL exportées l'année dernière par l'Algérie étaient destinées, pour la plupart, aux marchés européens afin de répondre à la demande européenne en gaz. Ainsi, l'Algérie vient en quatrième position des plus grands exportateurs du GNL vers l'Europe.
La demande mondiale de GNL a augmenté de plus de 5% à 370 millions de tonnes (492 Gm3) en 2021, soit une augmentation annuelle en volume de 18 millions de tonnes (+ 25 Gm3), selon les estimations provisoires de Cedigaz. La Chine a expliqué la majeure partie de la croissance, avec des importations de GNL estimées en hausse de 18%, suivie de la Corée du Sud et du Brésil.
“La Chine a dépassé le Japon pour devenir le plus grand importateur de GNL”, fait remarquer Cedigaz. Du côté de l'offre, l'Australie a confirmé son statut récent de premier fournisseur mondial de GNL, dépassant le Qatar.
Mais les États-Unis ont réduit l'écart et ont même dépassé le Qatar en novembre et décembre pour devenir le deuxième exportateur de GNL et le premier fournisseur de GNL en Europe. “Les États-Unis sont en passe de devenir le premier exportateur de GNL”, indique Cedigaz.
Selon ce dernier, “la capacité opérationnelle d'approvisionnement en GNL n’a pas suivi la demande en 2021, créant une tension sans précédent sur l’équilibre mondial du marché gazier”.
Cette situation, estime Cedigaz, “reflète le manque d'investissement dans les projets d’exportation de GNL qui a été observé ces dernières années, auquel s’ajoutent un certain nombre de problèmes opérationnels/techniques ainsi que des problèmes d'approvisionnement en gaz sur de nombreuses usines de liquéfaction”.
Les prix indexés sur le pétrole, indique le rapport, ont poursuivi leur tendance haussière au dernier trimestre 2021. Cependant, la flambée des prix spot du gaz en Europe et en Asie a créé une prime exceptionnelle par rapport aux prix indexés des contrats long terme, ce qui a rendu le gaz livré par les contrats long terme beaucoup plus compétitif et attractif pour les acheteurs.
Meziane RABHI
