Économie Suite aux tensions sur l’offre en Europe

Les prix du gaz en forte hausse

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Ali TITOUCHE Publié 11 Septembre 2021 à 10:34

La baisse de la production de gaz naturel en mer du Nord depuis le début de l’année en cours a contribué à une hausse fulgurante des cours mondiaux ; ceux-ci ont presque doublé en variation annuelle. Un rapport du cabinet Wood Mackenzie, publié jeudi, montre que la production de gaz naturel au Royaume-Uni a baissé de 28% depuis le début de l’année, contribuant largement à alimenter la pression sur l’offre en Europe et à la hausse actuelle des prix du gaz. Wood Mackenzie fait constater dans son rapport que la production totale de gaz au Royaume-Uni pour la période janvier-août 2021 s’élevait à seulement 17 milliards de mètres cubes, contre 24 milliards de mètres cubes au cours de la même période en 2020.

L’effondrement de la production était le résultat d’un retard de maintenance sur le réseau de pipelines Forties. Ce retard a causé la fermeture temporaire de 67 champs offshore. Certains champs sont restés fermés plus longtemps que prévu, certaines parties du réseau de pipelines nécessitant des travaux supplémentaires, lit-on dans le rapport de Wood Mackenzie. D’autres facteurs ont également contribué à la hausse des cours du gaz naturel en Europe, notamment les prix record du charbon, la hausse de la demande asiatique de GNL et la baisse des approvisionnements en gaz russe.

La production norvégienne de gaz naturel a également été affectée par des maintenances planifiées et d’autres non planifiées. Le Vieux Continent a du mal à remplir son stockage de gaz avant l’hiver et continuerait à faire face à des conditions de marché pour le moins tendues tout au long de l’hiver. L’offre s’annonce ainsi tendue en Europe en période de hausse de la demande, alors que la concurrence menée par les consommateurs asiatiques pour le GNL reste intense. Cela signifie que les prix du gaz continueront d’augmenter dans le court terme, au moins jusqu’à la fin des travaux de maintenance aussi bien au Royaume-Uni qu’en Norvège.

Les prix du gaz ont grimpé, hier, à 5,03 dollars par millions d’unités thermiques britanniques (MMBtu), en hausse de 2,38% par rapport à la clôture de la veille. Les cours sont supérieurs de 107,72% par rapport à ceux de janvier et de 83,95% comparés à ceux de 2020 à la même période. Avec la perspective d’un pic saisonnier de la demande hivernale de gaz dans l’hémisphère Nord, il est peu probable que l’Europe et le Royaume-Uni puissent desserrer rapidement l’étau sur l’offre. Wood Mackenzie prévoit que les prix du gaz au Royaume-Uni et en Europe restent aux niveaux actuels tout au long de l’hiver.

La hausse des prix et la tension sur l’offre sont une aubaine pour les autres fournisseurs du Vieux Continent, mais dont ils ne profitent pas, puisque l’administration américaine d’information sur l’énergie a signalé récemment des pannes d’approvisionnement dans les usines de GNL au Nigeria et en Algérie. Pendant ce temps, Gazprom a annoncé plus tôt cette semaine qu’il se préparait à lancer prochainement son gazoduc Nord Stream 2. La compagnie d’État russe a déclaré que le nouveau pipeline pourrait expédier quelque 5,6 milliards de mètres cubes d’ici à la fin de l’année.

 

 

Ali Titouche

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