Les cours du gaz naturel ont presque doublé en variation annuelle, s’établissant, hier, à 4,71 dollars par millions d’unités thermiques britanniques (MMBtu), en hausse de 2,10% par rapport à sa dernière cotation de la semaine passée.
Les prix ont progressé de plus de 72% sur un an et de plus de 94% depuis le 1er janvier de l’année en cours. L’indice de référence du gaz naturel des États-Unis a également presque doublé au cours de la dernière année, les prix passant de 2,406 dollars par millions d’unités thermiques britanniques (MMBtu) début septembre 2020 à 4,606 dollars/MMBtu au 2 septembre 2021.
Ce mouvement haussier des cours du gaz naturel en Europe est dû à plusieurs facteurs, dont la hausse de la demande sur les deux marchés européen et asiatique, voire américain, la baisse de l’offre provenant de la Russie et les opérations de maintenance en mer du Nord.
La reprise de l’activité post-Covid a ainsi entraîné une forte hausse de la demande sur l’ensemble des marchés mondiaux. Au chapitre de l’offre, le resserrement des approvisionnements ces derniers mois dans un contexte de demande croissante en raison d’opérations de maintenance et de pannes planifiées a contribué également à cette hausse fulgurante des cours.
L’administration américaine d’information sur l’énergie a noté les pannes d’approvisionnement dans les usines de GNL en Australie, en Malaisie, au Nigeria, en Algérie, en Norvège et à Trinité-et-Tobago comme étant l’une des raisons de l’augmentation des exportations américaines de GNL.
Pourtant, même avec cette augmentation, le GNL américain n’a pas suffi à satisfaire la demande et à enrayer la progression des cours. Pendant ce temps, la demande asiatique continue d’être plus forte que d’habitude en raison d’un été plus chaud qui a entraîné une plus grande demande d’électricité.
L’Europe, quant à elle, tente, tant bien que mal, de remplir son stockage de gaz avant l’hiver. L’Europe reste dépendante de la Russie en matière d’importation par gazoduc, même si la Russie a réduit les volumes d’exportation ces dernières semaines.
De manière globale, la demande de GNL et de gaz en général devrait rester forte en Europe, alors que le continent se prépare pour l’hiver. Les principaux fournisseurs du Vieux Continent, dont la Russie principalement, car disposant de capacités de production importantes et flexibles, se frottent les mains, prévoyant d’ores et déjà d’augmenter leurs livraisons à destination de l’Europe.
est particulièrement profitable pour Gazprom, qui attend le démarrage du gazoduc Nord Stream – un projet controversé – qui ajouterait 55 milliards de m3 de volumes d’exportation annuels vers le continent.
Les perspectives sont plutôt haussières, non seulement parce que la reprise de l’activité post-Covid entraîne une plus forte demande mondiale de gaz, mais aussi parce que le gaz offre une meilleure piste de transition vers les énergies nouvelles.
En effet, alors que la transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables bat son plein dans de nombreux États, le gaz naturel sert de pont énergétique en raison de son profil d’émissions inférieur à celui du charbon.
Ali TITOUCHE
