■ Les cours du pétrole connaissent une légère fluctuation, mais restent sur une tendance haussière. Mercredi 15 septembre, le Brent avait atteint, en début de séance, 76,13 dollars et le West Texas Intermediate (WTI), 73,14 dollars, des plus hauts depuis début août.
Jeudi 16 septembre, et après s’être replié à 74,48 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a rebondi, quelques minutes avant la clôture, pour finir en hausse de 0,27% ou 21 cents, à 75,67 dollars.
Ce repli a été analysé comme la conséquence du redémarrage plus poussif que prévu des installations de pompage dans le Golfe du Mexique et de raffinage en Louisiane, deux régions touchées, fin août, par l’ouragan Ida.
Pour Nishant Bhushan, analyste pour le cabinet Rystad Energy, cité par des agences de presse, les prix “devraient se détendre dans les jours à venir, à mesure que la situation s’améliore dans le Golfe du Mexique, d’autant que la tempête tropicale Nicholas, brièvement classée en ouragan, n’a pas eu d’impact majeur sur les installations de production ou de raffinage”.
Dans une analyse élaborée par l’Institut français de pétrole (IFP, énergies nouvelles), il est rappelé qu’à la suite du passage de l’ouragan Ida fin août, une partie “importante de la production pétrolière du Golfe du Mexique (GOM ; 1,8 Mb/j) était à l’arrêt”.
L’IFP souligne également que plusieurs compagnies pétrolières ont averti qu’elles “ne pouvaient pas encore fixer une date de reprise des opérations, certaines évoquant des délais se comptant en semaines”.
L’Institut français constate, néanmoins, une “amélioration depuis le 7 septembre puisque les arrêts ne représentent désormais plus ‘que’ 61% du total (1,1 Mb/j) contre près de 90% (1,7 Mb/j) une semaine auparavant”. Pour rappel, il avait fallu quatre mois pour que la production pétrolière revienne à son niveau d’origine après le passage de l’ouragan Katrina, ouragan auquel Ida est comparé.
Une perturbation de l’offre en pétrole aura un impact sur tous les pays consommateurs. Pour le moment, on n’en est pas là. Les marchés semblent calmes, et la continuité de l’approvisionnement en pétrole brut ne risque pas d’être perturbée.
Du côté de la demande, celle-ci est dopée par une croissance économique très soutenue dans certains pays consommateurs, notamment en Chine, aux États-Unis, et en Europe où le contexte économique est favorable avec un taux de croissance estimé à 5% cette année. Mais tout n’est pas rose pour autant.
La Banque centrale européenne (BCE) a rappelé cette semaine que l’activité économique reste “fragile” et qu’elle ne retrouvera son niveau d’avant la crise qu’au “premier trimestre de l’année prochaine”.
Elle a indiqué qu’“il reste encore un long chemin à parcourir avant que les dommages économiques causés par la pandémie ne soient compensés”. Au fur et à mesure que l’économie mondiale se rétablit, la demande de pétrole se raffermit.
Pour 2022, l’Opep anticipe une hausse supplémentaire de 3,3 mb/j, à quelque 99,86 millions de barils chaque jour, la barre des 100 millions étant même franchie au cours du second semestre. Ce boom devrait être alimenté par les pays non-OCDE, la Chine et l’Inde dépassant leurs niveaux de consommation d’avant-Covid.
Youcef SALAMI
