Sur le marché parallèle des changes, l’euro entame la semaine tambour battant, s’échangeant contre 212 DA, maintenant une tendance clairement haussière face à un dinar malmené par la crise et les multiples interventions de la Banque d’Algérie sur le taux de change officiel de la monnaie nationale. Les ajustements à répétition du taux de change du dinar ont fini par éroder la confiance en la monnaie nationale et renforcer la demande en devises étrangères en période de fermeture des frontières terrestres et aériennes.
Le dollar confirme également cette semaine ses gains face au dinar, se hissant à 176 DA/dollar, grappillant 2 DA en un laps de temps de deux semaines seulement dans un contexte de pandémie qui aurait pu plaider en faveur d’une baisse du taux de change parallèle du dinar.
Car, les basses saisons, qui se distinguent habituellement par des sorties du territoire, entraînent souvent une faible demande en devises ; laquelle se traduit par une baisse des cours du dinar par rapport à l’euro et au dollar. Or, l’arrêt total des sorties du territoire pour cause de Covid-19 n’a été que de faible impact sur la demande en devises, ainsi que sur l’évolution des cours.
Après une année 2020 marquée par une baisse de la demande et de l’offre en devises, celles-ci observaient un retour à la hausse de leurs cours par rapport au dinar dès le quatrième trimestre de la même année. Ce mouvement haussier s’est confirmé au fil des semaines, dopé essentiellement par les espoirs d’une reprise du trafic aérien et maritime dès la mi-2021, mais aussi par un réflexe de thésaurisation en monnaies étrangères qui transforme le comportement des Algériens en période de crise. C’est de notoriété publique, les périodes de crise sont souvent propices à la thésaurisation. L’or et les devises sont considérés par les Algériens comme des valeurs refuges face à un dinar en mal de stabilité.
Les cambistes profitent également des ajustements du taux de change officiel du dinar pour renchérir les coûts des principales devises sur le marché parallèle. Preuve en est que les cours des principales devises sont repassés au-dessus de leurs niveaux d’avant-Covid, alors que le dinar signe des plus bas historiques sur le marché officiel des changes, s’érigeant en principal, voire unique levier d’ajustement macroéconomique, faute de réformes économiques et d’ajustements budgétaires.
La semaine dernière, le repli du dinar sur le marché interbancaire des changes a été sévère ; l’euro s’échangeant contre 168 DA, alors que la valeur du dollar était fixée à plus de 138 DA. Les cotations de cette semaine lèvent le voile sur une légère, voire infime baisse de la valeur de la monnaie unique, fixée par la Banque centrale à 167,77 DA, tandis que la valeur du dollar est de 139,12 DA, en nette hausse par rapport aux cotations de la semaine dernière. L’évolution du cours de change du dinar de cette semaine traduit la variation des taux de change des principales monnaies sur les marchés internationaux, celles-ci sont marquées par la hausse nette du dollar par rapport à l’euro.
Ali Titouche
