Économie Sur fond de signes de reprise modeste de la demande

L’Opep+ change de cap

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Youcef SALAMI Publié 02 Avril 2021 à 22:56

© D. R.
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Réunie  jeudi 1er  avril  par  visioconférence, l’Opep+ a  décidé  de modifier son  accord  de  limitation  de  production,  en  augmentant  ses quotas  de  350 000 barils par jour en mai et juin, puis de 441 000 barils en juillet.

Selon certains de ses membres, ce relèvement de la production est justifié par le fait que la demande mondiale de pétrole ainsi que l’économie sont en train de “se reprendre graduellement”.

Une décision trop hâtive ? Aux dires des observateurs avertis, la reprise reste “timide”  et  le  redressement  de  l’économie  mondiale  semble  encore “vulnérable” face à la pandémie.

Dans son dernier rapport, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) avait établi des estimations peu réjouissantes, notant qu’après le choc sanitaire, la demande mondiale de pétrole devrait mettre “deux ans pour retrouver ses niveaux d’avant-crise”.  Aussi, l’Opep et ses alliés doivent éviter de tomber dans un optimisme démesuré et de sous-estimer l’incertitude entourant les marchés pétroliers.

À l’occasion d’une réunion du comité technique conjoint Opep-non-Opep (JTC), mardi, 30 mars, le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Barkindo, s’est montré plutôt circonspect en soulignant la nécessité de rester “très prudent” et “attentif à l’évolution des conditions du marché”.

Tout en relevant que le mois dernier a connu de nombreux “développements positifs”, M. Barkindo a rappelé les “incertitudes et la fragilité actuelles” causées par la pandémie de Covid-19.

Ainsi, Mohammed Barkindo n’était pas chaud à l’idée d’augmenter l’offre de l’Opep+. Avec des restrictions de plus en plus strictes introduites en Europe pour faire face au coronavirus, et avec une demande de pétrole qui a toujours du mal à se reprendre, le secrétaire général de l’Opep semblait penser que l’Opep+ devrait choisir de ne pas rouvrir les vannes dans une conjoncture économique morose.

Mais la Russie et l’Arabie saoudite voient les choses différemment, estimant qu’il y a nécessité de redonner de la souplesse au marché, en gonflant légèrement la production.

La disposition des deux pays pour soutenir l’augmentation de l’offre a pesé lors de la prise de décision par l’Opep+. Bien évidemment, Moscou et Riyad n’accepteraient pas de jouer à la roulette russe, peu importe l’enjeu.

Les deux pays se sont engagés dans une stratégie qui va au-delà du simple traitement du système de quotas, pour, soi-disant, favoriser l’équilibre du marché. Souvent, leur attitude est motivée par des intérêts économiques et par des considérations géopolitiques. Sinon, comment expliquer le fait que l’Arabie saoudite, tout en étant favorable à une hausse de la production de l’Opep+, accepte de faire baisser la sienne.

Riyad a, en effet, maintenu ses réductions volontaires et supplémentaires de 1 million de barils par jour (mb/j) en avril 2021 pour le troisième mois consécutif. Pendant ce temps, la fédération de Russie a plaidé pour que sa production soit augmentée.                   
 

Youcef SALAMI

 

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