Économie TOUFIK HAKKAR, PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SONATRACH

“NOUS AVONS FAIT FACE À LA DÉMOBILISATION DES PARTENAIRES ÉTRANGERS”

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Youcef SALAMI Publié 15 Février 2021 à 23:59

© D. R.
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Le P-DG de Sonatrach, Toufik Hakkar, détaille, à travers cet entretien, les conséquences de la crise sanitaire sur l’entreprise qu’il dirige, soulignant que la pandémie a contraint la compagnie, à  l’instar  des  autres groupes pétroliers, à  couper  dans  les  dépenses  liées  à  “l’investissement”  et à “l’exploitation”.  Selon  lui,  la  compagnie  nationale  a  dû  réduire  ses dépenses d’investissements  et  d’exploitation  en  2020 de “plus de 6 milliards de  dollars  par  rapport  à  l’année  2019, principalement  les  dépenses  en devises qui ont été ramenées de 9 milliards  de  dollars en 2019 à moins de 5 milliards de dollars en 2020”.  Dans le domaine du raffinage, Sonatrach s’est fixé l’objectif “d’arrêter, en  2021, l’importation  des  essences  grâce  à l’achèvement du programme de réhabilitation de ses raffineries et la réception de nouvelles unités de production d’essence, notamment la raffinerie d’Alger”. Pour le gasoil dont la demande est de 10,5 millions de tonnes par an, le premier responsable de Sonatrach affirme que “le projet de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, lancé en 2020, ainsi que le projet de conversion de fioul à Skikda devant être lancé l’année prochaine permettront, à moyen terme, de rehausser les capacités de production et de satisfaire totalement la demande nationale en gasoil”. En pétrochimie, l’entreprise, comme le révèle son P-DG, est “en train de discuter et d’étudier avec ses partenaires d’autres projets pétrochimiques liés à la production de plastique, de méthanol et de phosphate”. En matière gazière, la compagnie nationale reste un acteur qui compte sur le marché international, un positionnement qu’elle doit à la “flexibilité de son offre gazière, à la diversité de ses voies d’exportation (gazoducs, terminaux de liquéfaction, flotte de navires…), ainsi qu’aux avantages comparatifs liés, notamment, à la proximité du marché européen, à son expérience dans la gestion opérationnelle de son portefeuille clients et à sa réputation de fournisseur fiable”, comme le souligne Toufik Hakkar.  

Liberté :  Quel  état  des  lieux  peut  être  établi  sur  l’évolution  de Sonatrach 50 ans après la nationalisation des hydrocarbures ?
Toufik Hakkar : La nationalisation  des  hydrocarbures  en  Algérie a été décisive pour Sonatrach en termes d’évolution et de positionnement, en adoptant le choix de la modernisation et de l’adaptation pour faire partie des plus performants  dans  l’industrie, ce  qui  explique sa  position de première compagnie d’Afrique, de troisième fournisseur de gaz de l’Europe et de neuvième exportateur mondial de GNL.

Elle est présente sur tous les segments de la chaîne des hydrocarbures et a accompagné  le  pays  dans  des  programmes  de  développement  qui nécessitaient des ressources financières importantes. Sonatrach assure également l’approvisionnement du marché national en gaz naturel et en produits pétroliers, contribuant ainsi à la sécurité énergétique nationale, à l’électrification quasi totale du pays et à l’augmentation du taux de pénétration du gaz naturel qui a atteint 62%, l’un des plus élevés au monde.

L’entreprise,  qui  s’est  vu  confier  en  1971  les  actifs  du  secteur  des hydrocarbures en Algérie détenus par les sociétés étrangères, a su, au cours des décennies, bâtir une industrie solide couvrant les activités de l’amont et de l’aval pétrolier et gazier : 177 gisements d’hydrocarbures en exploitation et 77 gisements en phase de développement ; un réseau de transport par canalisation d’une longueur totale de près de 21 000 km, incluant trois gazoducs internationaux reliant l’Algérie et l’Europe, d’une capacité d’exportation de plus de 50 milliards de m3 par an, six raffineries de pétrole et de condensat,  d’une  capacité  totale de traitement de plus de 30 millions de tonnes par an, dont la plus importante est celle de Skikda avec une capacité de 16,5 millions de tonnes par an, quatre complexes de liquéfaction de gaz naturel à Arzew et Skikda, d’une capacité totale installée de 56 millions de m3 de GNL, deux complexes de séparation de GPL à Arzew, d’une capacité de plus de 10 millions de tonnes par an, deux  complexes pétrochimiques à Arzew et Skikda pour la production de méthanol et du PEHD, deux complexes opérés en partenariat pour la production d’ammoniac et d’urée à Arzew, deux complexes en partenariat pour la production d’hélium et d’azote à Arzew et Skikda, une flotte de transport maritime constituée de sept méthaniers pour le transport du GNL d’une capacité totale de 845 000 m3, dix transporteurs de GPL d’une capacité globale de 400 000 m3 et un  tanker pour le transport du brut (VLCC) de 340 000 m3.

Par ailleurs, la compagnie nationale des hydrocarbures a su imposer sa présence à l’international, avec  une  mise  à  niveau  progressive  aux dernières normes internationales de fonctionnement, ce qui lui a permis d’être présente dans de nombreux pays et sur tous les segments de la chaîne des hydrocarbures.

Sonatrach  parvient-elle à  s’adapter  à  l’exigence  d’être  une  entreprise intégrant  à  son  mode  de  fonctionnement  les  dimensions environnementale et sociale ?
La dimension sociétale n’a pas été en reste, avec une attention et une prise en  compte  des  grandes  préoccupations  en  matière   d’environnement, notamment la concrétisation d’un vaste programme de récupération des gaz torchés, évitant ainsi  de  polluer  l’atmosphère  et  permettant  de  faire  des économies d’énergie précieuses.

C’est aussi une société citoyenne qui a  contribué à  différentes  phases du développement du pays, à travers notamment  la réalisation  des  centrales électriques et des usines de dessalement d’eau de mer.  Elle  a  également construit des routes dans le Sahara, la cité de Boumerdès, la Base centrale logistique de Beni Merad, l’hôpital des grands brûlés d’Aïn Naâdja et le Centre des conventions d’Oran. 

L’année  2020  a  été  des  plus  difficiles  pour  le  secteur  des hydrocarbures. Pouvez-vous nous fournir quelques chiffres sur la production, l’exportation et l’investissement  au  cours  de  cette période délicate ? 
Effectivement, Sonatrach a fait face, durant  l’année 2020, à  un contexte de marché difficile et à des  circonstances tout à fait exceptionnelles et inédites. La crise sanitaire de  la Covid-19 et  les  mesures  de  restriction  prises par l’ensemble des pays ont impacté sensiblement l’économie mondiale et, plus particulièrement,  les  marchés  pétroliers  et  gaziers, avec  une  baisse significative de la demande et des prix historiquement faibles.

Dans ce contexte, l’entreprise s’est attelée, en priorité, à préserver la sécurité et la santé de son personnel. Des dispositifs de prévention et de protection ont été mis en œuvre en s'appuyant sur les orientations des autorités nationales compétentes en la matière. Sur le plan opérationnel, et malgré la crise sanitaire, la compagnie a continué à assurer l’approvisionnement régulier du marché national en gaz et en produits pétroliers, et à placer le maximum de volumes d’hydrocarbures sur le marché international dans des conditions de marché difficiles.

Elle a continué à opérer sur ses différents sites au sud et au nord du pays, en recourant à ses ressources internes et à celles des entreprises locales, ce qui a permis de faire face à la démobilisation des contractants étrangers opérant sur ses projets et installations. Sur le plan financier, et malgré la baisse drastique des prix du pétrole et du gaz, notamment durant le 2e trimestre, Sonatrach a clôturé l’année 2020 avec un résultat positif et une trésorerie équilibrée.

Cette crise nous a contraints, à l’instar des autres compagnies pétrolières, à revoir à la baisse nos budgets d’investissement et d’exploitation. Cet état de fait a constitué pour nous une opportunité qui nous a permis d’explorer les possibilités de réduction et d’optimisation de nos coûts à court et à moyen termes.  Ainsi,  nous  avons  pu  réduire  nos  dépenses  d’investissements  et d’exploitation en 2020 de plus de 6 milliards de dollars par rapport à l’année 2019, principalement les dépenses en devises qui ont été ramenées de 9 milliards de dollars en 2019 à moins de 5 milliards de dollars en 2020. 

Quel bilan d’activité présente Sonatrach au terme de l’année écoulée ? 
En  termes  de  réalisations  chiffrées  de  l’année 2020,  les  principaux agrégats se résument comme suit : la production primaire d’hydrocarbures a atteint plus de 176 millions de TEP. Ce niveau est, certes, en baisse par rapport à l’exercice 2019, mais cela s’explique par l’application de l’accord de réduction de la production signé entre l’Opep et ses partenaires.

En effet, Sonatrach s’est pleinement inscrite dans le cadre des mesures de diminution de  la  production  de  l’Opep+ ;  mesures  qui  ont  grandement favorisé la reprise des cours depuis le mois de juin avec un prix du Brent supérieur à 40 dollars le baril, grâce à la discipline dont ont fait preuve les membres de l’Opep et leurs partenaires dans le respect des quotas.

La poursuite de ces efforts nous permet  aujourd’hui  d’atteindre  des niveaux de prix antérieurs à la crise sanitaire. Sur le marché national, la compagnie a livré un volume de 60 millions de TEP, un niveau similaire à celui de l’année 2019. Les exportations d’hydrocarbures ont atteint 81 millions de TEP, correspondant à un chiffre d’affaires de 20,2 milliards de dollars.

À noter que malgré la situation difficile du marché, l’entreprise a pu, pour la première fois durant la dernière décennie, placer des volumes de gasoil et d’essences sur le marché international. Le niveau d’investissement s’est établi à 5,6 milliards de dollars, dont 90% consentis dans le segment exploration-production.

Par  ailleurs,  l’année  2020  a  connu  une  nette  amélioration  des   résultats d’exploration en termes de volume d’hydrocarbures mis en place et de coût de découverte.

Le volume en place des dix-huit nouvelles découvertes réalisées  en 2020 représente deux fois et demie celui réalisé en 2019, et ce, avec un niveau d‘investissement  nettement  inférieur  (-50%).  En  matière  de  projets de développement, Sonatrach a procédé à la mise en service du gisement gazier de Tinhert, des boostings de gaz à Hassi R’mel et de Hamra et du gazoduc Sud-Ouest GR7.

Elle a également lancé le développement des  gisements pétroliers Touat Ouest et Bir Sbaa Phase II, les travaux de fiabilisation  du  complexe  de liquéfaction de gaz GL1Z d’Arzew, ainsi que la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud dont la capacité de traitement de 5 millions de tonnes/an permettra à moyen terme de sécuriser l’approvisionnement du marché national en carburants. 

Quels  défis  doivent-être  relevés  pour  développer  le  raffinage  et  la pétrochimie ?
La compagnie dispose de cinq raffineries de pétrole brut avec une capacité de traitement de 25,5 millions de  tonnes  par an et  une  raffinerie de condensat d’une capacité de 5 millions de tonnes par  an.  Cet  actif permet à Sonatrach d’assurer l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers et de mieux valoriser ses produits à l’exportation. 

Depuis  2011  et  à  la  suite  de l’augmentation du parc automobile national, le marché des carburants a connu une très forte évolution situant la demande à des niveaux supérieurs à notre capacité de production. Ce qui a induit, au cours  de  ces  dernières  années, l’importation de gasoil et d’essences pour combler le déficit entre l’offre et la demande. Ainsi, le défi majeur aujourd’hui consiste à satisfaire en totalité les besoins du marché national en carburants. 

Pour cette année 2021, nous nous sommes fixé l’objectif d’arrêter l’importation des essences grâce à l’achèvement du programme de réhabilitation de nos raffineries et à la réception de nouvelles unités de production d’essences, notamment la raffinerie d’Alger.

Pour le gasoil dont la demande est de 10,5 millions de tonnes par an, le projet de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, lancé en 2020, ainsi que le projet de conversion de fuel-oil à Skikda, dont le lancement est prévu pour l’année prochaine, permettront à moyen terme de rehausser nos capacités de production et de satisfaire totalement la demande nationale. L’autre défi porte sur le développement de la pétrochimie.

À ce titre, notre plan à moyen terme intègre un programme ambitieux dans ce segment, axé autour de projets de taille mondiale à grande valeur ajoutée. Ainsi, nous sommes en phase de lancement de  deux projets, en effort propre, à savoir une unité de production de 100 000 tonnes par an de linéaire alkyl benzène (LAB) à Skikda, produit utilisé dans la formulation des détergents, ainsi qu’une unité de production de 200 000 tonnes par an de méthyl tert-butyl éther (MTBE) à Arzew, produit actuellement importé, utilisé dans la production des essences.

Dans le cadre du partenariat, nous nous sommes associés au groupe français Total pour la réalisation d’une unité de déshydrogénation de propane et de production de 550 000 tonnes par an de polypropylène (PDH-PP) à Arzew. Un projet similaire en partenariat avec la société turque Ronesans, d’une capacité de production de 450 000 tonnes par an de polypropylène, sera également réalisé en Turquie.

Aussi, nous sommes en train de discuter et d’étudier avec nos partenaires d’autres projets pétrochimiques liés à la production de plastique, de méthanol et de phosphate. Ces projets auront un impact considérable sur l’économie nationale.

Ils nous permettront de mieux valoriser nos hydrocarbures, de satisfaire les besoins  du  marché  national  en  produits  pétrochimiques,  actuellement importés, d’apporter des investissements directs étrangers (IDE) par le biais d'investisseurs et de partenaires dans le cadre de joint-ventures, de créer des emplois directs et indirects, de développement des investissements en aval et d’encourager les petites et moyennes entreprises (PME), notamment dans la transformation des matières plastiques.

Sonatrach  semble  se  faire  devancer  par  des  concurrents  plus agressifs sur le marché gazier. Comment compte-t-elle se redéployer ?
Tout d’abord, il y a lieu de rappeler le contexte dans lequel Sonatrach, à l’instar d’autres compagnies productrices de gaz, a évolué durant ces dernières années. En effet, la révolution des gaz de schiste a fortement bouleversé la scène gazière mondiale à travers l’augmentation de la production américaine qui a provoqué la chute des prix du gaz sur les marchés régionaux.

De plus, le ralentissement de la croissance de la demande en Asie, marché cible du GNL américain, conjugué à la baisse des prix du pétrole, ont contribué à accentuer cette chute des prix du gaz, tant sur les marchés spot que sur les contrats à long terme, notamment sur le marché européen. Ce marché est devenu plus attractif aux yeux des producteurs américains qui ont tiré profit d’une politique européenne axée sur la diversification des approvisionnements gaziers.

Ce nouvel entrant en Europe, marché habituellement approvisionné en gaz indexés sur le pétrole brut, a impacté l’ensemble des fournisseurs traditionnels de ce marché, y compris l’Algérie. Sonatrach, fournisseur traditionnel du marché européen, s’inscrit dans une stratégie à long terme, visant, d’une part, à consolider ses parts sur ses marchés traditionnels et, d’autre part, à maximiser ses revenus tout en satisfaisant une demande nationale en constante croissance.

À ce titre, la compagnie nationale s’appuie sur la flexibilité de son offre gazière, grâce à la diversité de ses voies d’exportation (gazoducs, terminaux de liquéfaction, flotte de navires…), ainsi que sur les avantages comparatifs liés, notamment, à la proximité du marché européen, à son expérience avérée dans la gestion opérationnelle de son portefeuille clients et à sa réputation de fournisseur fiable.  Cette  diversité  nous  permet,  également,  d’atteindre  d’autres  marchés rémunérateurs et générateurs de marges, à l’instar du marché asiatique. 

Aussi, pour tenir compte des mutations des marchés gaziers, l’entreprise adapte régulièrement sa stratégie de commercialisation en fonction des conditions du marché et des besoins spécifiques de ses clients, notamment à travers de nouvelles formules de vente à moyen terme et une flexibilité de l’offre. Enfin, il y a lieu de noter qu’en dépit d’une année 2020 particulièrement éprouvante en raison de la propagation de l’épidémie de Covid-19, Sonatrach a consolidé ses parts sur ses marchés traditionnels, notamment l’Espagne et l’Italie. 

Quelle  est  la  stratégie  adoptée par   Sonatrach  pour  développer  ses activités à l’international ?
Pour augmenter ses revenus et ses réserves en hydrocarbures, la compagnie a,  très  tôt,  intégré  la  dimension  internationale  dans  sa  stratégie  de développement et de croissance, en déployant, en amont, le transport et, en aval, le pétrolier et le gazier.

Sonatrach  détient, aujourd’hui,  de  nombreux  projets  et  participations à l’international,  dont  certains  sont  toujours  en  phase  d’exploration  (Libye, Tunisie, Niger, Mali, etc.), d’autres  en  développement, tels  que   le  projet  pétrochimique  (PDHPP)  en  Turquie,  et  d’autres  en  exploitation,  générant des revenus en devises à l’Algérie, parmi  lesquels  le  projet  Camiséa au Pérou, le gazoduc Medgaz et nos  filiales  de  trading à l’étranger. 

Sonatrach compte renforcer  davantage  ses  efforts  à  l’international.  En ce sens, et  sur  un  plan  opérationnel, elle  a  opté  pour  la  recherche d’opportunités  sûres  et  pouvant  générer  des  revenus  à  court terme, notamment à travers des prises de participation dans des projets de  l’amont  en développement. C’est cette  ligne  de  conduite,  tout  en  restant  attentifs  aux  opportunités, qui continuera à prévaloir dans le choix des opportunités que les marchés offriront et des potentialités que nous identifierons.
 

Entretien réalisé par : YOUCEF SALAMI

 

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