La monnaie nationale aggrave ses pertes face au dollar, essentiellement, établissant un nouveau plancher à 140,28 DA pour un dollar cette semaine, lit-on dans les cotations hebdomadaires de la Banque d’Algérie, publiées hier.
Le dinar semble ainsi bien parti pour tester les planchers prévus dans le cadrage macroéconomique de la période 2021-2023 qui anticipe un taux de change de 142,20 DA pour un dollar pour cette année, 149,31 DA/dollar en 2022 et 156,78 DA/dollar en 2023.
La tendance baissière face au dollar se prolonge, alors que la monnaie nationale s’est légèrement appréciée face à l’euro ces dernières semaines, se négociant à 165,64 DA pour 1 euro, cette semaine, contre un record de 168 DA/euro, il y a trois semaines.
Début mars, la valeur de l’euro était fixée, en effet, à 168,88 DA — un record absolu face à la monnaie nationale —, tandis que le billet vert s’échangeait contre 138,47 DA à la même période.
La dépréciation est nettement plus visible en variation annuelle, puisque le taux de change du dinar face à l’euro est passé de 137,26 DA/euro le 29 mars 2020 à 165,64 DA/euro cette semaine, alors que son taux de change vis-à-vis de la monnaie américaine est passé de 124,67 DA/dollar au 31 mars 2020 à 140,28 DA/dollar cette semaine.
Une évolution qui contraste en tout cas avec les propos du ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, qui a, tant bien que mal, tenté de rassurer sur la santé de la monnaie nationale, balayant l’hypothèse d’une quelconque érosion du dinar à des fins de paramétrage macroéconomique.
Le ministre a assuré, récemment, que le dinar “est en voie de rétablissement” et que la “relance de certains projets économiques devrait redonner à la monnaie nationale de la vigueur dans les prochains mois”.
Les économistes s’accordent à dire que le dinar demeure surévalué en période de baisse des fondamentaux de l’économie nationale, à l’heure où les institutions de Bretton Woods recommandent “une dépréciation progressive du taux de change”.
Celle-ci devrait être accompagnée de mesures économiques et budgétaires aux fins de rétablir les équilibres macroéconomiques, préconise à son tour la Banque d’Algérie.
Ali TITOUCHE