Économie LA MINE D’AMESMESSA RENAÎT DE SES CENDRES

Opportunités en or !

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Youcef SALAMI Publié 08 Juin 2021 à 23:55

© D. R.
© D. R.

Les  premières  pépites  d’or sortent  de  la  mine  d’Amesmessa, un site situé dans la wilaya de Tamanrasset. En effet, l’Entreprise d’exploitation des mines d’or (Enor), vient de procéder au traitement, dans son usine d’Amesmessa, de 40 tonnes de minerai à une teneur de 23,187 g/t d’or, selon un communiqué rendu public par le ministère de l’Énergie et des Mines.

Le communiqué ne fournit cependant pas d’indication sur le taux moyen de récupération d’or sur ce site. Les quantités de minerai brut ont été produites par des micro-entreprises d’exploitation minière artisanale opérant sur ce site, en collaboration avec l’Enor, dans le cadre de la relance de l’activité minière dans le Hoggar.

Le ministère de l’Énergie et des Mines table, dans ces projections, sur une production de l’ordre de 250 kg d’or en 2021, et compte multiplier par deux ce chiffre, l’année prochaine. Un objectif réalisable ?

Cela dépend de plusieurs facteurs, dont des changements d’ordre législatif ou réglementaire. La relance du site d’Amesmessa fait place à l’enthousiasme pour la production minière, après des années de paralysie.

Le site en question sommeille depuis plusieurs années. Amesmessa recèle un fort potentiel. La mine d’or faisait saliver nombre d’opérateurs dont GMA (The Australian Gold Mines of Algeria).

Il y a plus de vingt ans, GMA avait, en effet, noué un partenariat avec l’Enor pour l’exploiter ; les choses se présentaient bien pour les deux parties. Mais l’euphorie du départ aura été de courte durée, faisant graduellement place à la déception. GMA s’est séparée de son partenaire sans avoir accompli sa mission.

Elle n’a, en fait, exploité que les couches superficielles de minerai, sans avoir élaboré  un  plan  de  développement  et   d’exploitation   industrielle  durable, empêchant ainsi l’exploitation efficace de la mine d’or.

La production attendue du site avait été estimée  à environ 8 000 onces par mois, ce qui devait permettre d’atteindre un total de  production  de 100 000 onces par an. GMA voyait ainsi grand. Et, les ambitions qu’elle affichait étaient à la hauteur du défi, mais aussi en phase avec son métier.

Pour beaucoup, la partie australienne avait, en réalité, produit un écran de fumée, faisant miroiter de bien belles promesses. Cela a pu se passer, car ce partenariat n’a pas été juridiquement contraignant ni suffisamment orienté vers la réalisation d’objectifs concrets.

Avec la relance d’Amesmessa, le secteur des mines va-t-il pouvoir sortir de sa torpeur et retrouver de la vigueur et du tonus ? Ce qui est sûr, c’est que l’État compte beaucoup sur l’industrie minière. Aujourd’hui, le prix du métal précieux (l’or) s’établit à plus de 1 754 dollars l’once. L’or est ainsi plus cher que le pétrole. Beaucoup de pays dont la production aurifère devrait connaître un accroissement notable profitent de l’embellie.

En Algérie, la  production aurifère reste modeste, car, peu d’investissements y ont été consentis. Néanmoins, cela est appelé à changer, en soutenant l’implication du secteur privé dans les mines et en modifiant la réglementation de manière à rendre le secteur plus attractif pour les entreprises.

Le potentiel est là. Il ne demande qu’à être exploité. Les choses commencent à bouger lentement. Aux côtés du site d’Amesmessa, deux sites (les mines de Gara Djebilet et d’Oued Amizour) sont mis en chantier.

Gara  Djebilet  est  l’une des plus grandes  mines  de  fer dans le monde. Ses réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes sont exploitables. Oued Amizour recèle, lui, un potentiel estimé à 68,6 millions tonnes. 

 

Youcef SALAMI

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