Économie Le chef de l’état a tranché la question

Pas de changement de monnaie en vue

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Youcef SALAMI Publié 05 Avril 2021 à 23:06

© D.R.
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Le montant des fonds en circulation dans le marché parallèle oscillerait entre 6 000 et 10 000 milliards de dinars, a confirmé le chef de l’État.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a estimé, dimanche, que ce n’est pas en “changeant de monnaie” que l’on résout le “problème du marché de l’informel” et que l’on peut “récupérer l’argent qui y circule”. “Ce n’est pas le bon procédé”, a-t-il ajouté. Il a, par ailleurs, affirmé que le développement de “la finance islamique”, notamment “l’émission des sukuk” (l’équivalent des obligations de la finance classique), peut produire des “résultats positifs”. 

Tebboune a avancé que l’État a récupéré “100 milliards de centimes en un seul mois”. Le président de la République a, en outre, indiqué que le montant des fonds en circulation dans le marché parallèle oscillerait entre “6 000 et 10 000 milliards de dinars”. Il convient de remarquer que c’est la première fois que l’on évoque le chiffre de 10 000 milliards de dinars. Il a également estimé que “davantage de fonds pourront être introduits dans le circuit bancaire après les prochaines élections”. 

Mais quel procédé faut-il utiliser pour récupérer cet argent colossal de l’informel ?  L’État avait essayé la formule de la mise en conformité fiscale volontaire (MCFV), avec les résultats qu’on connaît. Dans le cadre de ce dispositif, les personnes qui sont dans l’informel devaient déposer leur argent dans les banques, en s’acquittant d’une taxe forfaitaire libératoire de 7%. Cela ne semblait, cependant, pas les intéresser. Car, habitués qu’ils sont au gain facile à la lisière de la loi, ils ne voulaient (et ne veulent) pas perdre au change. 

Que faire alors ? Aux dires des observateurs avertis, en Algérie, tout comme dans de nombreux pays, notamment dans les États qui ont du mal à gérer des transitions économiques où la gouvernance fait encore du surplace, les fonds informels sont “difficilement mobilisables”. Et ils le resteront. Ces fonds ne pourront basculer dans le circuit bancaire que si les gros bonnets se font prendre et que l’autorité de l’État prend l’ascendant. 
L’Algérie doit pouvoir opérer une distinction entre le secteur formel et le secteur informel de l’économie, et c’est une problématique très difficile. 

Mohand Touazi, économiste, dans un entretien à Liberté, en parlait il y a quelques jours. Il expliquait, en effet, qu’il faut favoriser “l’inclusion de l’économie algérienne par une formalisation plus grande et éviter une déperdition des ressources et un traitement différencié des deux catégories qui participent à la création de valeur : le formel et l’informel”. 

Il soulignait que “cette distorsion est très nocive et intenable sur le long terme”. “Il nous faut, par ailleurs, poursuivait-il, une vision et une stratégie devant permettre aux investisseurs de s’insérer dans un temps long, tout en évitant cet arbitrage, presque mensuel, entre produire et importer, très perturbateur et même inhibant”. 

Youcef Salami

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