Économie Fabrication des produits tabagiques

Priorité au capital national

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Meziane RABHI Publié 23 Avril 2021 à 21:40

© D. R.
© D. R.

À travers la nouvelle réglementation, le gouvernement tend à donner 
la priorité au capital national et au promoteur local, en lui permettant 
d’investir dans la fabrication des produits tabagiques.

Le gouvernement a examiné, lors de sa réunion mercredi, un projet de décret exécutif modifiant et complétant le décret exécutif de 2004 portant réglementation des activités de fabrication, d’importation et de distribution de produits tabagiques présenté par le ministre des Finances. 

“Ce projet de texte intervient pour mettre en place l’autorité de régulation du marché du tabac et des produits tabagiques, en définissant sa composition et ses attributions, notamment celles afférentes à l’émission de l’avis conforme d’admission ou de rejet à l’égard des demandes d’agréments pour l’exercice des activités de fabrication de tabacs à fumer et/ou à priser et à mâcher, ainsi que du retrait des agréments déjà délivrés”, souligne un communiqué des services du Premier ministre. 

Le texte, ajoute le communiqué, “vise à octroyer la priorité au capital national et au promoteur local, en lui permettant d’investir dans la fabrication des produits tabagiques de toutes natures, sans être astreint à s’associer avec un partenaire étranger”.

Dans une note publiée en février dernier, le Cercle d’action et de réflexion (Care) pour l’entreprise relevait que la production locale de tabac avait été, depuis assez longtemps, en grande partie abandonnée par les agriculteurs algériens; aussi, les tabacs produits et consommés aujourd’hui en Algérie ont totalement pour origine de la matière première importée. Dans son document, le think tank pointe une croissance démesurée et inexplicable de la facture d’importation des tabacs. 

La facture annuelle des importations de tabac est loin d’être négligeable. Même si elle a baissé sensiblement au cours des trois dernières années, elle demeure à un niveau extrêmement élevé puisqu’elle avoisine en 2019 le montant de 190 millions de dollars.

“Les chiffres disponibles à ce sujet, pour cette période des années 2000, indiquent que la facture des importations a connu une augmentation fulgurante puisqu’elle est passée de 26 millions de dollars en 2003 et est allée jusqu’à atteindre le pic de 415 millions de dollars en 2015”, lit-on dans le document du Care. 

La croissance des importations de tabacs atteint presque les 1 100% entre la période 2001-2004, et la période la plus haute, soit celle des années 2010-2014. Par rapport aux cinq dernières années, la croissance frôle les 800%, ce qui constitue un montant considérable. 

“Mais, par-dessus tout, il faut observer que la moyenne des importations par habitant, qui était de 0,9 dollar par habitant, au début des années 2000, a été multipliée par 10 pour la période 2010-2014 et par 6 au cours des dernières années”, relève le think tank, trouvant incompréhensible ce niveau d’augmentation de la facture des importations.

“C’est là une situation qui devrait sérieusement interpeller les autorités publiques compétentes, sachant que les fluctuations habituelles du marché international des tabacs n’ont nullement enregistré des écarts de cette ampleur au cours des vingt dernières années”, le estime le Care. 

Il y a quelques jours dans les colonnes de Liberté, Mouloud Hedir, économiste et expert des politiques commerciales, interpellant le P-DG de Madar, se demande “s’il n’y a pas de lien entre l’arrivée de l’investisseur émirati et cette explosion soudaine et spectaculaire de la facture annuelle des importations de tabacs”. 

Mouloud Hedir a ajouté qu’“il va falloir qu’un jour, les responsables concernés viennent nous expliquer pourquoi ils ont considéré en 2005 qu’il était urgent d’ouvrir ce secteur-là, en particulier à des intérêts étrangers, émiratis en l’occurrence ?”.
 

Meziane RABHI

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