Économie DES DÉMARCHES LÉGALES ET DES ACTIONS JUDICIAIRES ENGAGÉES

SIDER VEUT RÉCUPÉRER SON PATRIMOINE

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A. ALLIA Publié 04 Juillet 2021 à 22:12

© D. R.
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Alors que  plusieurs  biens  étaient  occupés  illégalement  par  des  tiers n’ayant   ni  droit  ni  qualité,   d’autres  étaient   en   quasi-déshérence depuis de longues années du fait de la baisse du niveau d’activité sidérurgique.

L’opération de récupération et  d’utilisation  optimum  du patrimoine du groupe Sider, sur les orientations du président du groupe Imetal, Tarek Bouslama, va bon train. “Il s’agit de consolider nos avoirs et revaloriser notre capital social.

Sur  le  plan  stratégique, la  revalorisation  de  l’entreprise  est  un  enjeu primordial. Cela peut constituer également un levier de création de valeur ajoutée et un atout certain pour la pérennité de l’entreprise”, affirme, pour sa part, Lakhdar Aouchiche, P-DG du groupe sidérurgiste. 

En fait, tout a commencé par l’opération de transfert des biens immobiliers du complexe sidérurgique d’El-Hadjar  au  profit  de  l’entreprise  Sider, en novembre 2020, prélude à une vaste campagne de recouvrement des éléments d’actifs du patrimoine de l’ex-SNS.

La valeur du terrain d’assiette du site d’El-Hadjar, d’une superficie de près de 758 hectares, estimée à plus de 100  milliards  de  dinars, est  venue s’ajouter à l’actif de l’entreprise. 

Cette  régularisation, qui  intervenait  en  application  d’une  résolution  du Conseil des participations de l'État (CPE) (n°07/161 du 28 mars 2018), sera suivie par de nombreuses autres initiées par Sider. À l’épreuve des réalités du terrain, l’équipe chargée du dossier de la récupération du patrimoine a pu mesurer l’ampleur de la tâche. Face à une bureaucratie tatillonne, il fallait reconstituer les dossiers afin de permettre à Sider de jouir pleinement de son patrimoine, en vue de sa rentabilisation.

Une réflexion est, chaque fois, engagée  sur  les  solutions  à  privilégier. Plusieurs démarches légales sont entreprises et des actions judiciaires engagées. Alors que plusieurs biens étaient occupés illégalement par des tiers n’ayant ni droit ni qualité, d’autres étaient en quasi-déshérence depuis de longues années du fait de la baisse du niveau d’activité sidérurgique. 

En 2013, Sider  avait fait  l’objet  d’une  expropriation  pour utilité  publique de l’ancienne direction commerciale de la SNS d’Hussein-Dey à Alger (Lafarge) d’une superficie bâtie de 4 000 m², reprise par la wilaya d’Alger dans le cadre du plan stratégique de la modernisation de la capitale pour la modique somme de 600 millions de dinars, soit “une bouchée de pain”, une estimation très en deçà de la valeur vénale du bien, fait noter Lakhdar Aouchiche.

Il est à signaler que  ce  site “stratégique” situé  à  l’extrémité  de  l’avenue de Tripoli devait abriter le nouveau siège du Parlement avec ses deux chambres (Conseil de la nation et APN). Il n’en est toujours rien, souligne ce responsable. 

En revanche, parmi les dossiers en voie de régularisation  dans la capitale, la propriété de Sider dans la commune d’Ouled Fayet, à Alger, composée d’un terrain de 8 000 m2 et de 60 logements, que le groupe sidérurgique a la ferme intention de récupérer. 

Expropriation pour utilité publique ? 
“Après s’être assuré de la régularité de l’acquisition  du  terrain  par l’ex-SNS, conformément aux lois et règlements en vigueur”, le wali délégué de Chéraga, Amar Ali Bensaâd, connu pour être un spécialiste en urbanisme et en gestion du patrimoine immobilier du domaine de l’État, a validé la délibération de l’APC d’Ouled Fayet, portant transfert de ce dossier à l'Agence de gestion et de régulation foncière de la wilaya d'Alger (Agerfa), pour l’établissement des actes de propriété au nom de Sider. 

“Cette opération, qui consiste finalement à restituer à une entreprise publique un  actif  de  l’État, vise  aussi  à  faciliter  les  procédures  d’acquisition  de domiciles ou  de  parcelles  de  terrain à  de  nombreux  administrés.  Les intéressés  devront  disposer  néanmoins  de  documents officiels  pour régulariser leur situation.”

À l’ouest  du  pays, plus  exactement  à  Mostaganem, l’ex-SNS  avait  acquis dans les années 1970, un  terrain  de 10  hectares  dans l e  quartier  de  La Salamandre auprès de l’Urbor Oran (ex-Cadat) pour un montant de 6 millions de dinars réglé intégralement. 

À l’époque, la Cadat n’avait pas procédé au transfert de propriété vers Sider. Cela n’a pas empêché la SNS, devenue ensuite Sider, de construire un point de vente sur ledit terrain avec des  hangars, des  blocs  administratifs, des magasins, des immobilisations fixes (ponts bascules, ponts roulants, etc.) Le site a été mis en service durant les années 1980.

À  partir  de  2001, il sera  exploité  par Ispat  puis ArcelorMital, partenaire  de Sider, jusqu'en 2010. L’année durant laquelle le site de La Salamandre  a été fermé par manque d’approvisionnement en produits sidérurgiques, et ce, suite à la baisse du niveau de production du complexe d’El-Hadjar.

En 2013, le site a été repris d’autorité par la wilaya de Mostaganem pour en fair e une  station  de  tramway.  S’il  s’agit  dans  le  cas  d’espèce  d’une expropriation pour utilité publique, la procédure d’appropriation est jugée “illégale” puisque Sider n’a pas été indemnisée, ni même consultée.

Pis encore, les services du Domaine de la wilaya de Mostaganem ont démoli le site en question et ont procédé à la vente du matériel qui était sur les lieux. 

Saisi à la demande  de  Sider, le  tribunal  de  Mostaganem  a  désigné un commissaire aux apports pour l’évaluation du préjudice. Le rapport d’expertise a fait ressortir une valeur du matériel estimée à 500 millions de dinars.

“Les services de la wilaya de Mostaganem refusent l’idée d’une indemnisation arguant l’absence d’acte de propriété au nom de Sider, mais ils ne sont pas moins sommés d’identifier le propriétaire réel du matériel qu’ils ont vendu.”

Ce sont là quelques exemples d’une longue liste de biens pour lesquels Sider veut résolument rentrer dans ses droits. Face à  une  situation léthargique, il fallait, dès lors, apporter un “traitement de choc”.  
 

A. ALLIA

 

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