Après l’échec de l’expérience Augusta, en Italie, le groupe Sonatrach mise désormais sur son projet pétrochimique prévu dans la ville turque, Ceyhan, pour se relancer en international.
Peu présent au-delà des frontières, tant en amont qu’en aval, le groupe public des hydrocarbures vient de signer, en Turquie, en présence du président turc, Recep Tayyip Erdogan, le fameux contrat - vieux de plusieurs mois - de développement du projet pétrochimique de production de polypropylène.
Le contrat a enfin été conclu avec son partenaire turc, Rönesans Holding “Renaissance”. Il s’agit, en fait, de trois contrats en un : le premier porte sur la réalisation du projet EPCC (ingénierie, équipement, construction, mise en service) dans toutes ses étapes ; le second concerne les travaux de maintenance périodiques des matériels et équipements ; le troisième se rapporte aux services de vente et de commercialisation des produits pétrochimiques issus dudit complexe.
Ce contrat “constitue une importante étape dans le processus de recherche de financement international de ce projet stratégique”, lit-on dans un communiqué diffusé, samedi, par le groupe Sonatrach.
Les discussions entre les deux compagnies Sonatrach et Rönesans Holding à propos d’un éventuel partenariat remontent à 2018 et avaient fait couler beaucoup d’encre, étant donné qu’un autre projet de production de polypropylène était également en compétition et devait voir le jour à Arzew en partenariat avec Total.
Aux dernières nouvelles, les travaux d’ingénierie n’ont pas encore abouti et le projet a souffert de plusieurs retards en raison, en partie, du prix du gaz que Sonatrach devait vendre à la co-entreprise qui devait gérer le complexe de polypropylène d’Arzew, selon nos sources.
Quant au projet prévu dans la ville turque, Ceyhan, en partenariat avec Rönesans Holding, dont Sonatrach est partenaire minoritaire à hauteur de 34%, il est d’une capacité de production de 450 000 tonnes/an de polypropylène.
Le coût d'investissement déclaré est de 1,2 milliard de dollars. Dans ce projet, Sonatrach assurera l’approvisionnement en matière première, à savoir le propane, en vertu d'un contrat à long terme conclu par les deux parties.
La compagnie nationale des hydrocarbures fournira, à cet effet, un volume annuel de 550 000 tonnes de propane nécessaires à ce projet. Cela fait plus de trois années que le projet de complexe de polypropylène était en discussion avec le partenaire turc de Sonatrach.
Le pacte d’actionnaires a été signé au mois de novembre 2018 par l’ex-P-DG de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kadour, qui fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires dans le cadre de l’enquête sur l’acquisition de la raffinerie italienne Augusta.
Abdelmoumène Ould Kadour avait déclaré alors, que le projet de production de polypropylène, prévu avec le partenaire turc Rönesans Holding, “s’inscrit dans la stratégie d’internationalisation et de diversification des activités de Sonatrach, qui permettra de mieux valoriser nos ressources, de sécuriser nos marchés traditionnels et être présent dans un pays (Turquie) dont le secteur de la pétrochimie représente le 14e secteur chimique mondial”.
Ali TITOUCHE
