Économie énergie et mines

Un changement et des interrogations

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Ali TITOUCHE Publié 22 Février 2021 à 23:37

© Sofiane Zitari/Liberté
© Sofiane Zitari/Liberté

Le départ  d’Abdelmadjid Attar suscite des interrogations, au moment où le   secteur  devait  amorcer des  réformes  visant  à  redynamiser  l’amont  pétrolier  et  gazier  et  insuffler  une  nouvelle  dynamique  à l’investissement étranger. 

Le  président  Abdelmadjid  Tebboune  a  remanié,  dimanche,  son  gouvernement, en rappelant Mohamed Arkab au ministère de l’Énergie. Il devra gérer à la fois l’énergie et les mines après que celles-ci avaient été confiées à un département complètement autonome. 

Mohamed  Arkab  arrive  en  remplacement  d’Abdelmadjid  Attar  qui  a répondu à l’appel d’Abdelmadjid Tebboune dans un contexte pour le moins sensible et délicat. 

Ce  n’était  un  secret  pour  personne   qu’Abdelmadjid  Tebboune,  après  de longues années de contre-performances de l’amont pétrolier et gazier et dans un contexte de rechute drastique des cours pétroliers, cherchait à donner une nouvelle impulsion à un secteur en mal de gouvernance, empêtré dans des scandales politico-financiers et dont les mauvais résultats étaient chroniques.

Et c’était Abdelmadjid Attar, homme du secteur, ancien P-DG de Sonatrach et ex-ministre des Ressources en eau, qui est arrivé à la tête du ministère de l’Énergie il y a une année.

Il avait pour mission de redynamiser l’amont pétrolier et gazier, redonner de la visibilité à l’Algérie sur l’échiquier mondial et insuffler une nouvelle dynamique à l’investissement étranger notamment après l’échec des quatre derniers appels d’offres malgré les premiers changements apportés à la loi sur les hydrocarbures en 2013.

La dernière réforme en date, intervenue fin 2019, était restée sans lendemain, étant donné que sa mise en œuvre était tributaire de la publication des textes d’application, qui font toujours défaut.

À la tête du  ministère  de  l’Énergie, Abdelmadjid  Attar  devait apporter des changements de nature à remettre l’activité des hydrocarbures en marche, rehausser les niveaux de production et concilier les impératifs d’exportation et les besoins domestiques en matière de consommation de produits énergétiques.

Ainsi était le but de  son  arrivée  au  ministère de l’Énergie, succédant à un Mohamed Arkab, réputé pour être  plus  enclin  à  respecter des garde-fous ancrés depuis longtemps  dans le secteur.  Abdelmadjid  Attar semble avoir péché en nourrissant la volonté d’aller un peu plus loin dans ses réformes.

Son défi était d’attribuer aux entreprises  du  secteur  des  statuts  dignes  des grandes compagnies de production et de distribution de produits pétroliers, de reparamétrer les  coefficients  de  croissance  de  la consommation interne de l’énergie,  en  les  adaptant   aux  taux  de  croissance  des  réserves   et   des capacités de production à long terme,  tout  en réorientant  les usages vers les secteurs à haute valeur ajoutée.

Dit autrement, il était question d’amorcer des  réformes  de  fond  qui  rompent avec le réflexe qui consistait jusqu’ici à compter sur les réserves disponibles et parier sur une improbable remontée des cours pétroliers  en maintenant le cap sur les politiques économiques et budgétaires habituelles.

Cette impression de flou dans la  stratégie  gouvernementale  de gestion du secteur et de ses entreprises ne semblait pas cadrer, en tout cas, avec les réformes que l’ancien P-DG de Sonatrach entendait mettre en branle.

Le léger rebond des cours du brut semble avoir joué en sa  défaveur et donc des changements qu’il envisageait d’introduire dans la gouvernance du secteur. Il y a comme un ordre  établi qu’il faille respecter et auquel il serait maladroit de renoncer. Le départ d’Abdelmadjid Attar du ministère de l’Énergie reste à tous points de vue une énigme pour les observateurs. Le retour de Mohamed Arkab en est une autre. 
 

Ali TITOUCHE

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