Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, avant-hier, des responsables de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (Cipa) et de l'Union nationale des entrepreneurs publics.
“C’est une première”, nous a indiqué le président de la CAPC, Mohamed Sami Agli. “C’est une rencontre très importante et très symbolique. C’est la première fois qu’un président de la République reçoit les partenaires économiques”, affirme-t-il. “C’est un signal très fort pour toute la communauté d’affaires”, ajoute le président de la CAPC.
Lors de cette rencontre, les organisations patronales ont exprimé leurs préoccupations quant à la situation des entreprises économiques. “Les entreprises sont en crise”, a relevé Sami Agli. “Nous avons évoqué la bureaucratie. Nous avons parlé de la nécessité d’aller vers un nouveau modèle économique, avec des réformes profondes du secteur bancaire et de l’arsenal juridique régissant l’économie en général”, a affirmé le responsable de la CAPC. Ce dernier insiste sur la mobilisation de toutes les parties pour la réussite du plan de relance économique. Pour Sami Agli, il s’agit d’un plan de relance de la dernière chance.
“C’est l’ultime chance. Si jamais nous prenons du retard ou nous échouons, l’impact sera très négatif sur l’Algérie d’une manière générale”, a-t-il averti en évoquant les orientations du président de la République. Le patron de la CAPC estime qu’il faut transformer rapidement ces orientations en actions sur le terrain. Selon un communiqué de la présidence de la République, repris par l’APS, “le président Tebboune a instruit le secteur bancaire de jouer un rôle plus efficace dans le soutien de la production nationale et de faciliter la tâche aux investisseurs nationaux”.
Le président de la République a insisté sur l’urgence “d’accélérer la numérisation, notamment du secteur de la finance, et en particulier les domaines, les impôts, les douanes, afin de parvenir à la transparence de toutes les transactions” et “d’éradiquer toutes les formes de bureaucratie et les lentes procédures qui entravent l'économie nationale”.
Le chef de l’État “a donné des instructions pour la prise de toutes les mesures indispensables, au niveau central et local, afin de faciliter l'accès au foncier nécessaire à la domiciliation des investissements et à la création de nouveaux postes d'emploi”, note le même communiqué. Le président Tebboune a, par ailleurs, souligné l’urgence de poursuivre l'amélioration, le développement et la diversification de la production agricole, et d’assurer la couverture des produits actuellement importés, comme la poudre de lait, les viandes, l'huile et les aliments de bétail. Le chef de l’État a exhorté les chefs d’entreprise de se lancer dans l’exportation de produits fabriqués localement et d’atteindre 4 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures en 2021.
Plus globalement, il a appelé à l’augmentation de la production nationale dans les secteurs public et privé, et à préserver les postes d'emploi, notamment avec l'amélioration notable de la situation sanitaire, ce qui permet l’impulsion de la dynamique économique, notamment dans les domaines en lien avec le quotidien du citoyen.
“Le président Tebboune a répété que l'avenir de l'économie nationale réside dans le développement d'une industrie concurrentielle, une agriculture diversifiée et un secteur tertiaire développé, en tant qu'alternative réelle et durable pour sortir de la dépendance excessive aux hydrocarbures”, souligne, enfin, le communiqué de la présidence de la République.
Meziane Rabhi
