Éditorial

Amertume

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Hamid SAIDANI Publié 15 Septembre 2021 à 10:50

Le phénomène de la harga par voie maritime semble reprendre de plus belle. Aucun discours, ni aucune promesse ne dissuadent les milliers d’Algériens, de tous âges et sexes, de tenter la périlleuse traversée à la recherche d’une vie meilleure. L’aventure en vaut-elle la chandelle ? En tout cas, les vagues se suivent. Mais elles ne se ressemblent pas. La tentation ne s’exerce plus uniquement sur les jeunes comme cela avait été le cas par le passé. 

De plus en plus de femmes et d’enfants empruntent les embarcations de fortune pour fuir un présent intenable et une promesse de futur non moins lugubre. Le désespoir est tel que l’on n’a plus peur de mourir en mer. C’est comme à la loterie. Nous n’avons plus affaire à un phénomène marginal. Les zodiacs en partance se comptent par dizaines et les harraga par centaines. La migration vers l’autre rive de la Méditerranée, notamment vers les côtes espagnoles pour des considérations liées à la proximité géographique, commence même à se banaliser. On n’y prête presque plus attention. Pourtant, tout un arsenal répressif a été mis en place pour dissuader les concernés de recourir à un tel procédé, au demeurant illégal et dangereux, pour rejoindre l’Europe. 

Une indifférence presque générale est observée par rapport à un mouvement migratoire qui s’installe dans la durée. Le dossier réclame d’être disséqué et analysé de la façon la plus sérieuse possible avec la contribution des spécialistes, afin de pouvoir apporter les réponses nécessaires qui permettront d’arrêter la saignée. Malheureusement, même les institutions sont muettes, comme si cela était normal. En réalité, c’est quelque chose que l’on se garde de voir en face. Pourquoi ? Parce que tout simplement, c’est le reflet d’une réalité politique, économique et sociale profondément amère pour le commun des Algériens. Au-delà des difficultés de tous ordres que traverse le pays, c’est l’absence de perspectives heureuses qui contraint beaucoup de nos concitoyens à fuir, laissant parfois tout derrière eux.

Les Algériens, comme tous les citoyens du monde, ont besoin de voir leur pays libéré des carcans de la gestion surannée et bureaucratique pour pouvoir entrevoir des lendemains meilleurs. Et la mère des batailles est, sans conteste, politique. Les Algériens sauront être patients, comme par le passé, devant toutes les épreuves qui se présentent à eux. Mais à condition que le discours politique suive et se mette au service de l’apaisement tant souhaité par la société. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00