Éditorial

Aubaine

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Karim KEBIR Publié 03 Mars 2022 à 10:04

Entamés avec la levée des confinements et l’augmentation de la demande mondiale, en berne durant la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid, les prix du pétrole et du gaz connaissent depuis peu une tendance haussière, accélérée par la crise ukrainienne. Le prix dépasse désormais la barre des 110 dollars, jamais atteinte depuis plusieurs années. Liée aux craintes d’un éventuel problème d’approvisionnement mondial, cette hausse risque même de s’accentuer dans les semaines ou les mois à venir si d’aventure la guerre venait à s’enliser et si les Occidentaux décidaient de sanctions énergétiques à l’égard de la Russie qui fournit à l’Europe plus du tiers de sa consommation. Mais la guerre en Ukraine n’a pas seulement impacté les prix des matières premières, mais aussi les produits de base qui, eux aussi, connaissent une flambée sur les marchés mondiaux. 

Conséquence : au-delà des chamboulements géostratégiques qu’elle pourrait provoquer, la guerre en Ukraine pourrait déboucher également sur une crise économique mondiale d’ampleur qui n’épargnera aucun pays. Et c’est assurément, comme souvent en pareilles circonstances, les pays fragiles économiquement qui en pâtiront le plus et risquent de payer la facture. Une facture qui se traduit par une grande inflation et donc par une augmentation des prix, ce qui naturellement n’est pas de nature à consolider la paix sociale. Éprouvée depuis l’effondrement des prix des hydrocarbures en 2014, l’Algérie, dont l’essentiel des rentrées en devises provient de la vente des hydrocarbures, verra certainement ses caisses renflouées à la faveur de la hausse des prix, notamment du gaz. 

Mais cette “manne”, inespérée faut-il bien le souligner, après bientôt presque une décennie de disette, ne doit pas servir, comme sous l’ère du défunt président Abdelaziz Bouteflika, à “arroser” une clientèle intéressée et au financement de projets de prestige, mais plutôt à servir de “carburant” (sans jeu de mots) pour lancer des réformes audacieuses et en profondeur pour asseoir une véritable économie. Une économie qui rompt avec les vieux réflexes rentiers et qui garantit l’indépendance alimentaire et susceptible d’amortir et de résister aux contrecoups des chocs exogènes. On l’a vu déjà en 2014, mais aussi à la fin des années 80 : l’effondrement des prix des hydrocarbures a mis à nu notre retard, nos lacunes et à mal la paix sociale. Reste que toute réforme commande une grande volonté politique et de nouveaux paradigmes de gouvernance. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00