Éditorial

Bol d’air

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Karim KEBIR Publié 18 Mai 2021 à 00:13

Dans un contexte politique délétère sur fond de récession économique, l’annonce par le Conseil des ministres de la réouverture partielle des frontières à compter du 1er juin prochain se décline assurément comme un bol d’air pour nombre de compatriotes. Contraints à subir l’épreuve de l’éloignement pour les uns, bloqués à l’étranger durant quinze mois pour d’autres et séparés de leurs proches, conséquence de la fermeture décidée à cause de la pandémie, cette réouverture semble, a priori, accueillie globalement avec soulagement par nos compatriotes.

Faut-il rappeler l’épreuve angoissante, la mort dans l’âme, de ces familles qui n’ont pas pu assister à l’enterrement d’un proche ou accompagner la dépouille d’un des leurs ? En attendant l’annonce des conditions d’organisation de cette réouverture, il convient sans doute de relever que le plan arrêté de cinq vols par jour n’est pas de nature à répondre à la forte demande qui ne manquera pas de se manifester. Il ne répond pas non plus aux critères ayant présidé au choix des villes, le Sud où la situation épidémiologique est la plus stable, n’étant pas retenu. Cette limitation aux relents de prudence, compte tenu de la persistance de la pandémie et du retard accusé par l’Algérie dans la vaccination, n’est pas sans risque, comme souvent en pareille circonstance, d’encourager le phénomène des pratiques de passe-droits et de népotisme.

Comme pour la vaccination, beaucoup de compatriotes risquent de rester sur le carreau, encore plus si les billets sont écoulés à des prix exorbitants, comme c’est le cas actuellement. Soumis à une double pression, celle de nos ressortissants à l’étranger et au souci de renflouer les caisses de la compagnie nationale, au bord de la faillite, le gouvernement semble avoir opté pour une réouverture timide en raison notamment de la menace que fait toujours peser la situation épidémiologique.

D’autant qu’après une année d’épreuve, il a suffisamment pu mesurer les difficultés de notre système sanitaire à faire face à une épidémie d’une telle ampleur. Mais si elle peut constituer une bouffée d’oxygène pour certains, elle risque de provoquer de la désillusion pour beaucoup d’autres. D’où, la question de savoir si, en définitive, elle ne charrie pas quelques considérations électoralistes, puisque la réouverture interviendrait quelques jours avant le scrutin. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00