Éditorial

Bureaucratie ou sauver des vies ?

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Abrous OUTOUDERT Publié 08 Août 2021 à 10:18

Le manque d’oxygène et de concentrateurs enregistré sur le territoire national dans tous les hôpitaux, y compris les CHU, a suffi pour mettre à nu les insuffisances du système de santé du pays. 
Le Comité scientifique de suivi a pourtant été installé avec pour mission principale un protocole de sécurité et de prévention que les autorités du pays devraient mettre en place. Cet organe avait normalement toute latitude à formuler les recommandations élémentaires et à anticiper sur des mesures urgentes à prendre dans l’hypothèse d’une aggravation de la pandémie. Ce qui fut, malheureusement, le cas avec le nombre de patients nécessitant une hospitalisation en réanimation avec un besoin vital d’oxygène. Mais on vient de se rendre compte que certains hôpitaux sont dépourvus de centrales ou d’unités de production ou de stockage et que la production nationale répondait plus aux besoins des entreprises qu’à ceux des établissements hospitaliers. La question : le Comité scientifique a-t-il attiré l’attention du ministère de la Santé ?
Au lieu d’attendre la réponse, l’Algérien, là où il se trouve, notamment celui établi à l’étranger, a réagi sans hésitation pour répondre à l’appel à l’aide d’un de ses parents contaminés, de son quartier ou village, de son pays. Une véritable chaîne de solidarité est mise en branle aussi bien au niveau national qu’international.
Le moment n’est donc plus de mettre en place un protocole bureaucratique qui finira par décourager l’âme charitable la plus engagée.
L’État, étant une puissance publique, a certes son rôle à jouer, mais il doit se comporter en ce moment d’urgence comme un facilitateur pour sauver des vies à cause du manque… d’oxygène, élément qui a échappé aux prévisions du ministère de la Santé.
Le communiqué de notre mission diplomatique à Paris, désignée comme plateforme pour toutes les aides en direction d’Alger qui décide de centraliser tous les dons au niveau du ministère de la Santé, est ressenti comme un obstacle décourageant pour cet édile d’une commune, peut-être située dans une zone d’ombre, qui a sollicité un parent pour lui envoyer un concentrateur pour des malades du village qui l’a vu naître.
La solidarité citoyenne qui a réagi au quart de tour répond à l’appel du pays face au défaut de vision de certains gestionnaires en charge de la crise sanitaire.   
L’urgence est de sauver nos concitoyens, l’épistolaire peut attendre.

O. A.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00