Éditorial

Cas d’école

  • Placeholder

Hamid SAIDANI Publié 14 Juillet 2021 à 23:37

Gros consommateur depuis toujours, mais surtout durant la période faste sous Bouteflika, de colossaux investissements, le secteur de l’hydraulique s’est révélé un véritable cas d’école en termes de dilapidation de l’argent public et de mauvaise gestion. Non pas seulement, comment on pourrait le penser, en raison de la prédation et de la corruption généralisée qui ont caractérisé la conduite des marchés publics. Mais aussi et surtout au vu de l’état désolant du secteur puisqu’au bout de l’immense effort financier consenti par l’État, durant pratiquement deux décennies, on se rend finalement compte que le résultat est bien loin des attentes, pour ne pas dire catastrophique.

Des dizaines de milliards de dollars (50 milliards selon les rapports de mise en œuvre des objectifs de développement durable pour l’Algérie) ont été investis par les pouvoirs publics dans la construction de nombreuses infrastructures. Barrages, retenues, transferts, forages…, toute cette architecture était censée mettre l’Algérie à l’abri des problématiques de l’eau. Mais malheureusement, il n’en fut rien comme le démontre la crise de l’AEP qui s’installe dans le pays avec l’arrivée de l’été. Dans certaines villes et villages du pays, la colère de la population, y compris dans la capitale, a, parfois, viré à l’émeute en raison des perturbations constatées dans la distribution du précieux liquide.

Des images qui nous rappellent de bien tristes souvenirs, ceux des émeutes de l’eau au début des années 2000. C’est donc un retour vingt ans en arrière auquel nous assistons, impuissants que nous sommes à constater les dégâts d’une gouvernance aléatoire qui a ramené le pays à la case départ. Deux décennies donc d’investissements étatiques ont coûté des sommes astronomiques à la collectivité et, au bout, le néant ou presque. Au-delà de toutes les malversations et autres brigandages qui ont entaché l’administration de ce département, il y a lieu surtout de mettre en évidence l’absence d’une véritable stratégie gouvernementale qui aurait pu soustraire le pays à des convulsions dont elle se serait bien passée. Il ne s’agit pas ici de tirer sur une ambulance.

Néanmoins, le fait que nous restons toujours à la merci des aléas de Dame Nature, malgré l’immense manne consentie dans la réalisation d’énormes ouvrages hydrauliques, montre en tout cas l’éclatant échec de la politique entreprise du temps de l’ex-président de la République. Du point de vue, certes, de la gouvernance. Mais également du point de vue moral. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00