Éditorial

Chantier

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Karim KEBIR Publié 14 Septembre 2021 à 10:24

Comme ses prédécesseurs, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane a présenté hier, devant le nouveau Parlement, le plan d’action de son gouvernement articulé autour de plusieurs engagements censés relancer la machine économique plombée par la chute des prix des hydrocarbures dont elle dépend encore dans une large mesure et par les conséquences de la pandémie de Covid. “Le plan d’action vise, principalement, à assurer la soutenabilité des finances publiques, ainsi que le financement des opportunités de relance économique dans une perspective d’investissement et de diversification”, assure le Premier ministre. 

Dans cette optique et comme ses prédécesseurs, il a annoncé une série de réformes dont l’objectif in fine reste la diversification économique, d’autant que les réalités financières d’aujourd’hui sont loin de permettre les dépenses publiques que le pays s’est autorisées ces deux dernières décennies. Bien plus qu’une nécessité, cette diversification revêt un caractère d’urgence au regard de nombreux indicateurs économiques et de la précarisation d’Algériens de plus en plus nombreux. Pour ambitieux qu’il soit, ce plan, comme le redoutent certains experts, risque, cependant, de se heurter, comme ceux de ses prédécesseurs, à des obstacles plutôt d’ordre politique. La paralysie politique qui caractérise le pays semble confiner l’Exécutif à se livrer et comme d’autres avant lui à une espèce de funambulisme l’empêchant d’avoir une stratégie de réforme globale. 

Faute d’un large consensus, d’une grande ouverture, de la transparence, garante de la confiance dans les actions entreprises, de l’identification des difficultés et de volonté politique, il sera probablement prétentieux de s’attendre à des résultats probants. Faut-il rappeler que depuis l’ouverture au pluralisme, on n’a pas cessé de parler de réformes, mais sans que cela consacre les fondements d’une économie diversifiée et pérenne. Tant que certains instruments de gestion démocratique ne sont pas adoptés, toute entreprise de réforme se heurtera inévitablement aux adeptes du statu quo dont le parasitisme est la marque de fabrique.

Aussi, l’ambition de l’Exécutif va demeurer prisonnière de certaines considérations pour éviter des tensions sociales. Seuls peut-être l’ouverture à tous les acteurs, un climat politique apaisé, l’association des jeunes, acteurs-clés dans toute vision de changement, et une transparence à tous les niveaux sont à même de remettre le pays sur les rails de la dynamique de relance et du développement. Chantier, mère de toutes les réformes, en somme. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00