Éditorial

Choix cornélien

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Karim KEBIR Publié 28 Mars 2021 à 23:25

Il reste l’un des derniers partis à devoir se prononcer sur sa participation ou non  aux  prochaines  élections  législatives  :  le  Front  des  forces socialistes (FFS), plus vieux parti d’opposition, dont le parcours et l’histoire le confinent dans une position particulière sur l’échiquier politique national, est appelé à trancher dans les prochains jours sa position vis-à-vis du rendez-vous électoral de juin prochain.
Entre une participation dans un contexte et un climat politiques délétères dont les ingrédients d’une libre et véritable compétition sont loin d’être réunis, et un boycott, le choix s’annonce cornélien. Il faut dire que le choix n’est pas simple pour le parti : quelle option de nature à enclencher un processus politique à même de conduire à un dialogue sérieux et responsable visant à construire un consensus national ? Sorti laborieusement d’une crise interne mais dont les stigmates demeurent et qui l’a empêché sans doute de jouer un rôle durant l’émergence du Hirak populaire, le FFS semble écartelé aujourd’hui entre le souci d’éviter un autre abstentionnisme qui pourrait avoir des répercussions sur la cohésion nationale et le souci de ne pas s’aliéner une partie du Hirak et, partant, des militants hostiles à toute participation dans les conditions actuelles.
Véritable casse-tête chinois, le parti se retrouve dans un exercice de funambulisme politique. Il s’agit essentiellement pour lui de trouver un équilibre entre une fidélité à une démarche politique et le pragmatisme qu’impose la conjoncture. L’exercice aurait été sans doute aisé si des mesures politiques solides à même de rétablir la confiance entre les Algériens avaient été prises par les autorités et si une réelle volonté politique pour la concrétisation du changement escompté mise en place. Mais ce n’est pas encore le cas. Et rien, au regard du climat général marqué par l’absence de mesures d’apaisement fortes et de poursuite du verrouillage politique et médiatique, ne plaide pour une démarche participationniste. Cela sans compter la pression d’une partie des militants, l’absence de garanties pour une compétition ouverte et la présence à ces élections de partis rejetés par le Hirak.
A contrario, rien ne dit que le boycott permettra de faire avancer l’idée du dialogue. En définitive, il s’agit pour le FFS d’apprécier les dividendes politiques de son option, lesquels détermineront sans aucun doute son avenir et celui de sa démarche politique. Mais assurément, le choix s’annonce extrêmement difficile. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00