Éditorial

Déprime

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Arab CHIH Publié 30 Mai 2021 à 09:47

“Quand le bâtiment va, tout va”. Cette formule bien sentie a, à jamais, consacré ce secteur comme principal moteur de croissance d’un pays. A contrario, quand le secteur du BTPH ne va pas, alors rien ne va et tous les secteurs d’activité ressentiront les contrecoups d’une économie en déprime. 
À vrai dire, dans les économies modernes, les filières sont à ce point imbriquées les unes dans les autres, qu’il suffit d’un simple couac dans un petit rouage pour que toute la mécanique se grippe. La crise des subprimes est passée par là. Et l’Algérie n’échappe pas à cette implacable et froide logique. Sous l’effet conjugué de la crise des cours du pétrole de 2014 et de la pandémie de coronavirus en 2019, l’économie algérienne est mise presque K.-O. Depuis le début de la crise sanitaire, plus de 50 000 commerçants et artisans (le chiffre est de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens) ont tout bonnement mis la clé sous le paillasson. Dernière information déprimante en date : l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) parle de la fermeture de 5 700 entreprises dans le BTPH et la perte de 150 000 emplois. C’est dire combien sont énormes les incidences économiques et sociales de la pandémie et qui, sauf une inespérée envolée des cours de l’or noir, risquent de s’aggraver et à très court terme.  
À bien y regarder, il ne peut pas en être autrement de notre économie, rentière et totalement à la merci des fluctuations des prix des hydrocarbures. Parce qu’on n’a pas su tirer profit de l’ère du pétrole cher en se donnant d’autres sources de revenus par le truchement d’une diversification économique que tout le monde, y compris les gouvernants, a jugé nécessaire, il a suffi d’une mauvaise passe (chute des prix du pétrole et crise sanitaire) pour que le bateau algérien tangue dangereusement. Et si on ne prend pas dès à présent les devants, c’est-à-dire les bonnes décisions (faciliter l’acte d’investir aux investisseurs nationaux comme aux partenaires étrangers, revoir la politique des subventions, affectation ciblée des ressources financières existantes...), on risque d’aller droit vers la banqueroute. 
Autrement dit, il sera largement mieux pour nous d’engager, aujourd’hui et sans tarder, des réformes sérieuses et profondes pour remettre sur les rails notre économie en déroute que de les mener dans 3 à 5 ans, contraints et les deux genoux à terre.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00