Éditorial

En finir avec le “yakafokon”

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Akli REZOUALI Publié 10 Août 2021 à 09:46

Les profonds dysfonctionnements économiques, sociaux et institutionnels auxquels fait face l’Algérie ne pourraient être appréhendés et surmontés à coup de “Yakafokon”. Locution ironique tirée de la contraction des expressions “il n’y a qu’à, il faut qu’on…”, Yakafokon traduit ces approches qui proposent souvent des solutions toutes faites et toutes simplistes à des problèmes autrement plus complexes et autrement plus structurels.
“Il faut débureaucratiser l’économie”, “il n’y a qu’à privatiser les entreprises et les banques publiques”… De telles annonces et directives, même si elles peuvent effectivement tenir lieu de signaux positifs à l’adresse du monde économique et du commun des Algériens, ne suffisent, cependant, pas à convaincre de l’avènement d’une stratégie pragmatique et réaliste pour juguler la crise. Quand bien même, elles émaneraient du chef de l’État lui-même ! Qu’il s’agisse, en effet, d’un message officiel du Président, d’avis éclairés d’experts, ou même de simples antagonismes politiques, l’urgence aujourd’hui est telle qu’il faut sortir des Yakafokon pour proposer des solutions claires, rationnelles et surtout “normées” pour commencer concrètement à relever les défis qui conditionnent le développement du pays.
Au-delà des discours, il faudrait surtout énoncer des méthodes, des modus operandi, des stratégies et des modes d’emploi lisibles et convaincants. Au-delà des critiques et des constats, il faudrait proposer des alternatives et des voies de transition ou de changement tangibles pour guérir les institutions de leur mauvaise gouvernance. Il ne suffit, en effet, pas de proposer les banques et les entreprises d’État à la privatisation pour qu’elles deviennent aussitôt vendables. Pas plus qu’il ne suffirait d’énoncer quelques instructions et consignes à l’endroit de hauts cadres de l’État pour rendre réellement flexible et efficace un monstre bureaucratique aussi rigide et lourd que l’Administration algérienne. La privatisation des banques ne garantit pas, en elle-même, l’avènement d’une place financière et boursière moderne et efficiente.
L’ouverture du capital de firmes publiques n’offre pas non plus l’assurance d’une gestion plus transparente et plus rationnelle des capitaux marchands de l’État. La relance de l’économie passe d’abord par les actes. La débureaucratisation suppose, elle, une réelle démocratisation à tous les paliers de l’État et de la société.  

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00