Éditorial

Entre réalité et fiction

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Hamid SAIDANI Publié 01 Avril 2021 à 09:15

Startup, économie de la connaissance, intelligence artificielle, nouvelles technologies, énergies nouvelles…, la palette des instruments présentés comme la panacée à tous les maux que vit le pays semble s’étirer indéfiniment. Face à une économie brinquebalante ballottée au gré de l’indice des cours du pétrole, les autorités, visiblement en mal d’inspiration, se perdent en conjectures.

Au point de se noyer dans une conception bizarroïde de la relance économique et des moyens d’y parvenir. De plus en plus sophistiqués, les concepts distillés par le discours officiel contrastent outrageusement avec le niveau de développement d’une économie foncièrement rentière, qui continue de se morfondre dans les bas-fonds des classements mondiaux en la matière.

Tous les économistes s’accordent à dire que les conditions pour une relance sérieuse de la croissance n’existent pas encore dans notre pays. Et ce ne sont pas les discours officiels et les multiples promesses qui vont changer les choses. Car c’est bien beau de faire l’éloge des efforts qui sont fournis par différentes entités dans le domaine de la recherche et du développement technologique. Mais il faut tout de même convenir que nous ne sommes qu’au stade des balbutiements dans ce domaine.

Et surtout se rendre compte que si l’on veut relancer la machine, on a plutôt intérêt à se tourner vers le monde des grandes entreprises et les PME qui constituent la véritable base de toute politique économique. Afin d’être performantes et d’impacter positivement la vie nationale, ces entités ont besoin d’une attention particulière des pouvoirs publics.

Mais pendant que les organisations patronales continuent de réclamer des mesures à même de sauver ce qui peut l’être d’une situation de plus en plus délicate, les autorités, elles, continuent de faire, tambour battant, la promotion des startup. Comme si le salut de l’Algérie allait inéluctablement venir de ces entités naissantes.

Il n’y a pas un mois qui passe sans qu’un séminaire, rencontre ou débat soit organisé pour échanger ou annoncer des mesures pour encourager les startup qui ne sont en réalité que de petites entreprises en cours de démarrage.

Au lieu donc de s’appuyer sur les sociétés existantes et d’inciter à la création d’autres, les pouvoirs publics misent sur un modèle complètement en décalage avec les réalités du pays. Qui a intérêt à perpétuer cette vision fantasmagorique du développement économique et pour quels objectifs ? 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00