Éditorial

Faire taire les voix de la haine

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Hamid SAIDANI Publié 21 Février 2021 à 00:46

Le peuple du Hirak continue de se réjouir du retour parmi les siens des dizaines de détenus politiques et d’opinion qui ont retrouvé la liberté après l’annonce, jeudi, d’une grâce présidentielle. Le chef de l’État avait été sensibilisé sur l’importance de cette question par les partis d’opposition qu’il avait reçus quelques jours auparavant. Tous, en effet, s’accordent à considérer cette revendication comme essentielle pour l’enclenchement de tout processus politique tendant à une sortie de crise. Et si certaines formations politiques continuent de porter ce dossier par conviction, d’autres l’évoquent plutôt par opportunisme.

Ces dernières ne sont pas sans savoir que même si le Hirak s’est mis en position de veille depuis l’arrivée de la pandémie de coronavirus, son influence ne fléchit pas. Et la perspective d’une célébration dans la rue de l’An II de la révolution populaire semble donner des sueurs froides aux décideurs. Il ne s’agit bien évidemment pas de réduire l’importance des mesures d’apaisement annoncées par le président de la République.

Elles pourraient constituer un gage pour l’enclenchement d’une démarche politique à même de contribuer à dépasser l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays. Mais il apparaît essentiel que ce geste louable à plus d’un titre soit accompagné d’autres mesures à même de convaincre de la bonne foi des autorités d’aller réellement dans la bonne voie. Et pour cela, la libération des champs politiques et médiatiques telle que réclamée par la classe politique et la société civile ne doit pas rester au stade des vœux pieux.

C’est là que tout se joue. On a vu comment des mois durant, une véritable guerre de propagande a été menée contre les hirakistes et les militants politiques. Le problème est que cette campagne haineuse n’est pas seulement l’œuvre de quelques médias marginaux qui monnayent leur accès à la régie publicitaire publique par une allégeance sans bornes.

Des titres de la presse publique et même des médias appartenant à des institutions de la République s’y mettent aussi. Ils versent, toute honte bue et dans l’impunité absolue, dans une puante offensive visant à salir ceux qui se battent pacifiquement et publiquement pour une Algérie forte et juste, débarrassée des réflexes éculés du parti unique.

Mais ce combat pour la justice et la liberté dérange au plus haut point un système bâti sur l’allégeance, le clientélisme et le népotisme, et qui n’a d’yeux que pour les larbins et autres suppôts. Et lorsque ce discours de la haine est ressassé à longueur de journée par de hauts responsables de l’État qui, pensant détenir le monopole du patriotisme, débitent insanités et invectives contre le commun des citoyens, il faut s’en inquiéter plus que de raison. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00